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Pakistan: La fronde contre le gouvernement tourne au chaos à Islamabad

Des affrontements entre les opposants au gouvernement et les forces de police ont fait au moins 3 morts et 480 blessés dimanche à Islamabd, au Pakistan. Depuis le 15 août, des milliers de manifestants antigouvernementaux demandent la démission du premier ministre.

31 août 2014, 17:06
Les manifestants antigouvernementaux exigent la démission du premier ministre de Nawaz Sharif.

Les affrontements se poursuivaient dimanche entre les forces de l'ordre et des milliers d'opposants pakistanais exigeant la démission du Premier ministre Nawaz Sharif. Ces heurts sont survenus au terme d'une nuit de violences ayant fait trois morts et plus de 480 blessés au pied du Parlement.

Dimanche, le centre de la capitale Islamabad avait des airs de zone de combat exaltée par le parfum piquant de gaz lacrymogène. Assiégés par des milliers de policiers, les manifestants barricadés derrière des conteneurs géants tenaient la vaste esplanade devant le Parlement, émaillée de nouveaux accrochages.

Des hommes munis de gourdins jetaient des pierres aux policiers et se préparaient à une intensification des heurts au cours de la nuit.

"Nous continuerons la lutte, tant que le Premier ministre n'aura pas démissionné", a assuré Muhammad Rashid Shahid, un manifestant, convaincu que la "révolution" est à portée de main. Plus loin, à environ deux kilomètres du théâtre des affrontements, le véhicule de trois employés de l'ONU a été attaqué par des protestataires.

Démission exigée

Les partisans des opposants Imran Khan, ex-joueur de cricket reconverti en homme politique nationaliste, et Tahir ul-Qadri, un chef religieux établi au Canada, campent depuis le 15 août dans la capitale pakistanaise pour exiger la démission du Premier ministre Sharif qu'ils accusent de fraudes électorales.

Samedi soir, les deux opposants ont été encore un peu plus loin dans la contestation, en appelant leurs partisans à se rendre à la résidence officielle du Premier ministre Sharif.

Quelque 25'000 manifestants se sont mis en marche. Une partie d'entre eux a déployé une grue mobile afin de déplacer quelques conteneurs qui bloquaient l'accès à la résidence, située non loin de "l'enclave diplomatique", zone sécurisée où sont établies les principales ambassades.

Trois morts

Devant l'afflux de manifestants, dont certains munis de bâtons ou de lance-pierres, la police pakistanaise a eu recours au gaz lacrymogène et à des balles en caoutchouc.

C'était la première fois que les forces de l'ordre utilisaient du gaz et des balles de ce type depuis le début de la fronde antigouvernementale. Des manifestants ont aussi attaqué les bureaux de la chaîne de télévision privée Geo, considérée favorable au gouvernement dans ce conflit.

Selon des sources hospitalières, les violences ont fait maintenant trois morts et plus de 480 blessés dont 90 policiers, une centaine de femmes et une dizaine d'enfants.

Dimanche soir, le chef de l'armée, Raheel Sharif, qui n'a aucun lien de parenté direct avec le Premier ministre Nawaz Sharif, avait réuni son état-major afin de discuter de cette crise politique.

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