Un tremblement de terre de magnitude 6,8 a secoué samedi matin la province pakistanaise du Baloutchistan (sud-ouest). Il a coûté la vie à au moins 22 personnes et en a blessé plus de 50 autres, a indiqué un responsable de l'agence provinciale chargée de la gestion des catastrophes.
L'épicentre de ce séisme survenu à 12h34 (9h34 en Suisse) est situé à 14 kilomètres de profondeur, et à 96 kilomètres au nord du district d'Awaran. Cette région pauvre a été déjà été meurtrie par un puissant tremblement de terre mardi, lequel a fait plus de 350 morts et plus de 100'000 sans abri car de nombreux villages ont été rasés.
"Il ne s'agissait pas d'une réplique, mais d'un nouveau séisme", a déclaré à la chaîne privée GEO Zahid Rafi, directeur du Centre national de surveillance sismique du Pakistan. Selon ses mesures, la magnitude de cette nouvelle secousse était de 7,2.
Le séisme a été ressenti à Karachi, métropole du sud du Pakistan, et à Quetta, capitale provinciale du Baloutchistan, des villes toutes deux situées à plusieurs centaines de kilomètres de l'épicentre, selon des témoins.
Secours bloqués par les rebelles
Le Baloutchistan est la province la plus pauvre du Pakistan malgré ses importants gisements d'or, de zinc et de cuivre et ses réserves de gaz naturel. Cette disparité est au coeur du discours des rebelles locaux qui militent depuis des années pour l'indépendance de leur région.
Les autorités pakistanaises ont accusé les rebelles baloutches de bloquer l'acheminement de l'aide dans leur fief, notamment à Mashkey, l'un des secteurs les plus touchés.
Un hélicoptère à bord duquel se trouvaient le chef des opérations d'urgence du Pakistan et le responsable des secours pour le Baloutchistan a été visé jeudi par deux tirs de roquettes qui ont toutefois manqué leur cible, selon l'armée qui avait accusé la rébellion locale. Et des attaques contre des convois d'aide ont été recensées vendredi, a ajouté l'armée.
Des organisations humanitaires internationales ont offert leur aide, mais n'ont pas reçu le feu vert du gouvernement. Or, dans cette région hyper-sensible pour les autorités pakistanaises, l'armée est chargée des secours, une présence vue d'un très mauvais oeil par les rebelles locaux.