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Panama Papers: le Panama, mis sous pression, est prêt à revoir sa législation

Suite aux révélations de l'affaire "Panama Papers" et à la pression internationale, le Panama serait prêt à durcir sa législation pour restaurer son image. Vladimir Poutine, de son côté, balaie toutes les accusations contre son entourage.

07 avr. 2016, 18:38
Le Panama, mis sous pression, serait prêt à durcir sa législation pour restaurer l'image du pays.

La pression internationale croissante provoquée par les flots de révélations des "Panama Papers" a poussé le président panaméen à afficher sa volonté de négocier pour tenter de restaurer l'image du pays. A Moscou en revanche, Vladimir Poutine rejette en bloc les accusations contre son entourage.

Depuis dimanche soir et les premières révélations des journaux membres du consortium d'investigation ICIJ, le Panama est cloué au pilori. En cause: sa législation accommodante pour les montages fiscaux offshore et son attitude à contre-courant de la tendance mondiale vers la transparence fiscale.

De nombreux acteurs de la communauté internationale se sont saisis du scandale pour réclamer des changements. Le Panama est notamment critiqué pour avoir refusé d'appliquer un nouveau standard quasi-mondial: l'échange automatique d'informations fiscales entre pays, mis récemment en place sous l'impulsion de l'OCDE, l'institution qui pilote ce dossier.

Le président panaméen Juan Carlos Varela a réagi mercredi soir, soucieux d'éviter de voir son pays figurer à nouveau sur une "liste noire": "S'il y a des améliorations dans la manière dont ces mécanismes sont appliqués, je suis prêt à les appliquer", a-t-il déclaré.

"Je lance un appel aux pays de l'OCDE pour qu'ils reviennent à la table de négociation, que nous cherchions un accord, et qu'on n'utilise pas le contexte actuel pour écorner l'image du Panama, parce que cela, nous n'allons pas l'accepter", a ajouté M. Varela.

Un pas en avant, un en arrière

Mais le Panama a déjà par le passé affiché sa volonté de suivre le mouvement général, sans donner suite. Concrètement, le Panama avait annoncé aux instances de l'OCDE qu'il allait appliquer l'échange automatique d'informations fiscales, avant de se rétracter.

"Lors d'une réunion du Forum mondial à la Barbade l'an dernier, le Panama a dit qu'il procéderait à l'échange d'informations", rappelle Pascal Saint-Amans, le directeur du Centre de politique et d'administration fiscales de l'OCDE. "Comme par hasard, c'était avant la présentation de notre rapport" au sommet du G20 à Antalya (Turquie) en novembre.

"Juste après, les autorités ont dit qu'elles n'appliqueraient pas les standards de l'OCDE. Elles nous ont dit que nous n'étions pas légitimes", poursuit M. Saint-Amans. L'OCDE a donc épinglé le Panama lors de la réunion des ministres des Finances du G20 de février à Shanghai.

Pour une "liste noire" unique

"Malheureusement le Panama est un peu trop habitué à faire des allers-retours, à faire le gentil, puis à faire le méchant. Ceci ne peut plus durer", a déclaré mercredi le ministre français des Finances Michel Sapin.

Quant au commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, il a souligné mercredi "l'urgence" pour l'UE d'élaborer une "liste noire" unique de paradis fiscaux, avec des critères communs aux 28 Etats membres.

Le G20, cette assemblée des pays les plus puissants du monde, a mandaté l'OCDE et suit ses recommandations en matières fiscales, donnant ainsi l'impulsion nécessaire pour que les autres pays embrayent derrière.

Poutine ironise

Alors que les révélations des "Panama Papers" continuent de provoquer des remous dans le monde, notamment dans le football et dans la banque, le président russe Vladimir Poutine a balayé jeudi toutes les accusations contre son entourage. "Quel élément de corruption? Il n'y en a aucun", a-t-il déclaré lors d'un forum public à Saint-Pétersbourg.

Le chef de l'Etat russe accuse les États-Unis d'être derrière cette vaste enquête. Les journalistes d'investigation membres du consortium international ICIJ, basé à Washington, "ont passé au peigne fin ces paradis fiscaux, mais votre humble serviteur n'y figurait pas", a-t-il ironisé.

"Alors qu'est-ce qu'ils ont fait?", a demandé M. Poutine, qui s'exprimait publiquement pour la première fois sur le sujet. "Ils ont trouvé certaines de mes connaissances et certains de mes amis" et suggéré que leurs activités "avaient un élément de corruption", a-t-il poursuivi.
 
 

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