Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Paris: un incendie ravage le prestigieux hôtel Lambert

Le prestigieux hôtel Lambert à Paris a été ravagé par les flammes dans la nuit de mardi à mercredi. Personne n'a été blessé.

10 juil. 2013, 17:08
Firefighters work on the roof of the Hotel Lambert, a 17th century mansion overlooking the Seine river, which suffered "serious damage" in a fire that broke out early Wednesday July 10, 2013. The building once belonged to the Rothschild dynasty, but has been unoccupied since it was bought in 2007 by a brother of the emir of Qatar.(AP Photo/Remy de la Mauviniere)

Un important incendie a dévasté dans la nuit de mardi à mercredi l'hôtel Lambert, un chef-d'oeuvre architectural situé sur l'île Saint-Louis à Paris. Le bâtiment historique avait été racheté en 2007 par le frère de l'ex-émir du Qatar, qui apportait les dernières touches à sa rénovation.

Le feu, qui n'a fait aucune victime, a été circonscrit vers 07h30 par les pompiers de Paris qui ont lutté pendant plusieurs heures. Les flammes ont ravagé cet hôtel particulier dessiné par l'architecte Louis Le Vau au XVIIe siècle.

"Le feu s'est déclaré vers 01h30 au niveau de la toiture, pour des raisons encore inconnues, et s'est ensuite propagé rapidement", a dit le lieutenant-colonel Pascal Le Testu, porte-parole des sapeurs-pompiers de Paris.

Les flammes ont fragilisé la structure de l'hôtel, entraînant l'effondrement partiel d'un escalier et d'un fronton au niveau de la partie centrale, a-t-il ajouté.

"Il y a dans cet hôtel un certain nombre d'oeuvres d'art et également des peintures au plafond", a-t-il dit. Et de préciser que les pompiers avaient essayé de les préserver, mais que certaines oeuvres avaient subi des dégâts en raison des flammes, de l'eau, des fumées ou du "rayonnement thermique".

Origine inconnue

Des spécialistes du patrimoine sont arrivés sur place pour faire un premier bilan. La police judiciaire a ouvert une enquête pour déterminer l'origine du sinistre, qui n'avait toujours pas été identifiée mercredi après-midi.

La superbe galerie peinte par Charles Le Brun, l'un des auteurs de la galerie des Glaces qui sera construite plus tard au château de Versailles, a subi d'importants dommages.

"La galerie a été sérieusement touchée par la fumée et l'eau utilisée pour éteindre l'incendie", a indiqué le lieutenant-colonel Le Testu.

Accourue sur place, la ministre de la Culture Aurélie Fillippetti a confirmé ces dégâts qu'il sera difficile de réparer. "La perte la plus importante est le cabinet des Bains peint par Lesueur, à cause d'un effondrement", a-t-elle dit.

Pour le maire de Paris, Bertrand Delanoë, "c'est une épreuve sur le plan du patrimoine, c'est un hôtel particulier absolument exceptionnel".

Une rénovation controversée

Mme Fillipetti a ajouté que les propriétaires avaient fait savoir au gouvernement qu'ils mettraient tout en oeuvre "pour permettre à l'hôtel de retrouver sa splendeur et son faste, même si certaines pertes ne seront jamais remplacées".

Les travaux menés par la famille de l'émir du Qatar pour rénover l'édifice étaient sur le point de s'achever quand les flammes sont venues détruire une partie de l'hôtel. Les propriétaires venaient d'investir 47 millions d'euros pour rénover l'hôtel.

Cette rénovation en profondeur a fait l'objet d'une longue joute judiciaire entre le propriétaire et les amoureux du patrimoine, dont l'association Paris historique. Le différend s'est soldé en 2010 par un accord à l'amiable entre les parties.

Racheté en 2007

Les Parisiens connaissent bien l'hôtel pourvu d'un jardin terminé par un balcon en demi-lune, situé au bout de l'île Saint-Louis et dominant la Seine et le pont Henri-IV.

Le site a été acheté en 2007 par le frère de Cheikh Hamad bin Khalifa al Thani, émir du Qatar à l'époque, qui vient d'abdiquer en juin en faveur de son fils, pour un prix estimé par les médias français entre 60 et 80 millions d'euros (75 et 100 millions de francs).

Des Qataris très gourmands

Immobilier de prestige, fleurons de l'industrie ou encore escapades dans le monde du sport, les investisseurs du Qatar ont multiplié ces dernières années leurs emplettes sur le territoire français, avec un goût prononcé pour des joyaux nationaux.

Le tableau de chasse est déjà impressionnant: des grands magasins Printemps, des participations dans les groupes Total, Vivendi, Lagardère, Vinci, Veolia Environnement et LVMH. Des capitaux qataris ont également mis la main sur le club de football emblématique du PSG (Paris Saint-Germain) et sur le Paris Handball.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias