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Pas de trêve ni de libération d'otages en vue pour Boko Haram

Au Nigeria, le groupe islamiste Boko Haram a déclaré n'envisager ni une trêve, ni une libération des otages.

01 nov. 2014, 08:45
FILE - This Monday May. 12, 2014 file image taken from video by Nigeria's Boko Haram terrorist network, shows the alleged missing girls abducted from the northeastern town of Chibok. Dozens of girls and young women are being abducted by Islamic extremists in northeast Nigeria, raising doubts about an announced cease-fire and hopes for the release of 219 schoolgirls held captive since April. Thirty teenage girls and boys have been kidnapped since Wednesday Oct. 22, 2014, from villages around Mafa town, 40 kilometers (25 miles) from the Borno state capital, Maiduguri, the local government chairman Shettima Maina told reporters. (AP Photo/File)

Le groupe islamiste armé Boko Haram nie tout accord de cessez-le-feu avec les autorités nigérianes, qu'il accuse de mensonges, dans une vidéo obtenue vendredi par l'AFP. Il dit exclure toute perspective future de négociation.

Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, affirme également que les 219 lycéennes enlevées à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, ont toutes été converties à l'islam et mariées.

L'armée et la présidence nigérianes avaient annoncé, mi-octobre, avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram, prévoyant notamment la libération des otages de Chibok. Mais les violences n'ont pas cessé depuis et de nouveaux enlèvements ont même eu lieu la semaine dernière dans le Nord-Est, épicentre de l'insurrection islamiste qui a fait 10'000 morts ces cinq dernières années.

Dès le départ, cette annonce de cessez-le-feu avait été accueillie avec le plus grand scepticisme, Boko Haram y étant représenté par un individu inconnu de tous, un dénommé Danladi Ahmadu. Le gouvernement nigérian continue à soutenir que des pourparlers sont en cours au Tchad voisin.

"Un mensonge"

Cependant, dans cette nouvelle vidéo, Shekau, qui s'exprime en haoussa, dit ne pas connaître Danladi Ahmadu. "Nous n'avons signé de cessez-le-feu avec personne (...), nous n'avons négocié avec personne (...), c'est un mensonge. Un mensonge", assure-t-il. "Nous ne négocierons pas. Quel est notre intérêt? Allah nous a dit de ne pas le faire."

Aucun élément ne permet de déterminer où et quand la vidéo a été tournée. Shekau y apparaît en tenue militaire, coiffé d'un turban noir. Autour de lui, quatre vans militaires équipés de canons anti-aériens, et 15 combattants armés, dans un lieu à la végétation aride.

Il parle pendant 12 minutes, avec son habituelle gestuelle emphatique, flanqué de deux combattants exhibant des drapeaux noirs frappés du sceau du prophète Mahomet, emblème des jihadistes dans le monde.

"Dans leurs foyers conjugaux"

C'est la première fois depuis plus de cinq mois que Shekau évoque le sort des lycéennes enlevées à Chibok le 14 avril. Dans une vidéo obtenue par l'AFP le 5 mai, on pouvait voir plus de 100 d'entre elles vêtues de hijabs noirs, récitant des versets du Coran. Shekau affirmait alors que certaines des otages étaient devenues musulmanes.

S'il avait précédemment menacé de vendre les jeunes filles et d'en faire des esclaves sexuelles, il avait cependant laissé la porte ouverte à un possible échange d'otages contre la libération d'islamistes emprisonnés. Dans cette vidéo, Shekau dit en éclatant de rire: "nous les avons toutes mariées, elles se trouvent dans leurs foyers conjugaux".

Selon un rapport de Human Rights Watch publié cette semaine, Boko Haram détient plus de 500 femmes et jeunes filles. Les mariages forcés sont une pratique courante dans les camps du groupe islamiste.

Otage allemand

Dans cette vidéo, Shekau soutient également "retenir un otage allemand" enlevé le 16 juillet dans l'Etat d'Adamawa. Il avait été kidnappé par des hommes armés à Gombi, à 110 kilomètres de Yola, la capitale de l'Etat, où il travaillait comme instructeur dans un centre de formation.

Des témoins avaient rapporté qu'une vingtaine d'hommes armés à moto l'avaient attaqué vers 06h45 devant chez lui, alors qu'il partait au travail. Certains avaient même affirmé que de nombreuses couvertures avaient été trouvées dans les buissons autour du domicile de la victime, indiquant que les ravisseurs avaient veillé là toute la nuit.

Si cet enlèvement n'avait pas été revendiqué jusqu'ici, Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa, avait tout de suite été évoqué.

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