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Pédophilie: les évêques de France demandent pardon

Réunis à Lourdes lundi, une centaine d'évêques français en ont profité pour demander pardon pour le silence de l'Eglise face à la pédophilie, une initiative collective encore jamais vue dans le pays.

08 nov. 2016, 07:19
Les 115 évêques présents à Lourdes ont profité de leur grande assemblée annuelle d'automne pour prendre cette initiative collective inédite, marquée par un jeûne. (Illustration)

Messe, vêpres, jeûne pour les victimes de pédophilie. Réunis à Lourdes, haut-lieu de pèlerinage catholique dans le sud-ouest de la France, les évêques français ont demandé pardon lundi pour le "trop long silence coupable" de l'Eglise face aux agressions sexuelles commises par des prêtres, après des mois de scandales.

Le principe de ce "temps de prière et de pénitence" avait été annoncé en septembre par le Vatican, à l'initiative du pape François. Ce dernier a laissé à chaque conférence épiscopale le soin d'en choisir les modalités.

La mesure est déjà en place dans plusieurs pays, des scandales de pédophilie ayant éclaboussé l'Eglise catholique ces dernières années des Etats-Unis à la Pologne, en passant par le Canada, l'Irlande, la Belgique, etc. En Australie, l'Eglise a choisi le 11 septembre, journée nationale de la protection de l'enfance, pour prier pour les victimes de sévices sexuels.

En France, les 115 évêques présents à Lourdes ont profité de leur grande assemblée annuelle d'automne pour prendre cette initiative collective inédite, marquée par un jeûne.

 

 

Révélations en chaîne

Une journée qui revêt une dimension particulière dans ce pays, où l'Eglise est touchée par des révélations en chaîne d'affaires de pédophilie ou d'agressions sexuelles impliquant des prêtres. Dans le diocèse de Lyon (sud-est), le cas du prêtre Bernard Preynat, soupçonné d'avoir abusé de près de 70 jeunes scouts, a terni l'image du cardinal Philippe Barbarin, même si l'enquête pour non-dénonciation visant ce dernier a été classée sans suite.

L'onde de choc s'est propagée dans les diocèses français. D'autres cas ont été été signalés ou ont resurgi aux quatre coins de la France, de Paris à Toulouse (sud) en passant par Clermont-Ferrand (centre).

L'Eglise a été pressée de réagir. La Conférence des évêques de France (CEF) a annoncé en avril une série de mesures, dont la création d'une boîte mail consacrée au recueil de la parole des victimes. Une centaine de courriels ont été reçus en six mois pour des abus sexuels souvent antérieurs à 1970.

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