Le discours sur l’état de l’Union suscite rarement autant de passions. En temps normal, c’est plutôt un événement solennel, l’énoncé un rien fastidieux, par le président des Etats-Unis, de ses priorités politiques et budgétaires pour l’année à venir. On a déjà vu de vénérables membres de la Cour suprême somnoler entre deux applaudissements…
Mais sous le règne de Donald Trump, l’ordinaire est rarement au menu. Au 33e jour du shutdown (l’arrêt partiel du gouvernement fédéral, faute de financement), le chef de la Maison-Blanche a fait mine d’ignorer la demande de la speaker de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, de reporter à des temps meilleurs son adresse à la nation. «J’honorerai votre invitation et accomplirai mon devoir constitutionnel», lui a-t-il écrit mercredi. «Je me réjouis de vous voir dans la soirée du 29 janvier dans l’hémicycle de la Chambre des représentants. Ce serait très triste pour notre pays si...