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Péninsule coréenne: la Corée du Nord annonce un essai de frappe "à longue portée

Les tensions s’accroissent entre les Etats-Unis et la Corée du Nord. Pyongyang a annoncé vendredi un essai de frappe à «longue portée». Officiellement, elle n’avait plus procédé à un tir de missile depuis le 29 novembre 2017.

10 mai 2019, 07:38
Cet essai nord-coréen a eu lieu au moment même où Stephen Biegun, représentant spécial américain pour la Corée du Nord, était en visite à Séoul.

La Corée du Nord a annoncé vendredi avoir procédé à un essai de frappe «à longue portée», faisant encore monter d’un cran la tension avec les Etats-Unis. La veille, la justice américaine a saisi un cargo nord-coréen accusé d’avoir violé les sanctions internationales.

L’annonce de Pyongyang contredit des informations de l’armée sud-coréenne, selon qui les armes testées jeudi sont deux missiles à courte portée qui ont parcouru respectivement 270 et 420 kilomètres. Cet essai nord-coréen a eu lieu au moment même où Stephen Biegun, représentant spécial américain pour la Corée du Nord, était en visite à Séoul.

«Le leader suprême Kim Jong-un a pris connaissance d’un plan pour mener un exercice (…) à l’aide de plusieurs moyens de frappe à longue portée, et a donné l’ordre de procéder à l’exercice», a rapporté l’agence officielle nord-coréenne KCNA. Celle-ci ne précise en revanche pas le type d’arme testé et se garde notamment d’employer le mot «missile».

 

 

Donald Trump pas content

Assurant étudier la situation «très sérieusement», le président américain Donald Trump, qui d’habitude insiste inlassablement sur la qualité de ses relations avec le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, s’est ouvertement interrogé sur sa volonté de négocier sérieusement sur la dénucléarisation de la péninsule.

«Personne n’est content de ce qui s’est passé», a-t-il affirmé en évoquant lui aussi des «missiles de courte portée». «La relation se poursuit, mais nous verrons», a-t-il ajouté, affirmant avoir le sentiment que les Nord-Coréens n’étaient pas véritablement «prêts à négocier».

Officiellement, la Corée du Nord n’a pas procédé à un tir de missile depuis le 29 novembre 2017, date à laquelle elle avait testé un engin balistique intercontinental capable, selon elle, d’atteindre le territoire américain. Mais plusieurs projectiles avaient déjà été tirés samedi, dont un missile de courte portée d’après les experts. Le président sud-coréen Moon Jae-in a averti que les tirs de jeudi «pourraient rendre les négociations plus difficiles» avec les Etats-Unis sur le nucléaire.

«Navire anti-sanctions»

La justice américaine a par ailleurs annoncé la saisie d’un cargo nord-coréen de 17’000 tonnes, le «Wise Honest», accusé d’avoir violé les sanctions internationales en exportant du charbon et en important des machines.

Cette mesure, une première selon le procureur fédéral de Manhattan Geoffrey Berman, intervient dans un contexte de défiance croissante depuis le sommet de Hanoï en février entre Donald Trump et Kim Jong-un, qui s’est soldé par un désaccord. M. Kim réclamait une levée des sanctions trop importantes aux yeux de M. Trump en échange d’un début de dénucléarisation jugé trop timide.

Le bâtiment avait été bloqué l’an dernier en Indonésie, son capitaine étant poursuivi par les autorités indonésiennes. Les autorités américaines avaient lancé de leur côté en juillet la procédure de saisie.

Scepticisme grandissant

Concernant les tirs de samedi, les images diffusées par les médias nord-coréens montrent un engin similaire au missile russe Iskander à un étage, d’après les experts. Il ressemble à une arme présentée par la Corée du Nord au cours d’un défilé militaire l’année dernière, au moment où s’amorçait la détente sur la péninsule.

Pyongyang s’est toutefois refusé à employer le terme de «missile», indiquant que l’exercice avait impliqué «plusieurs lance-roquettes de longue portée et armes tactiques guidées». Il s’agissait d’un «exercice de routine» qui s’est déroulé dans les eaux territoriales nord-coréennes et les projectiles ne constituaient pas une menace pour les Etats-Unis, la Corée du Sud et le Japon, a affirmé un responsable nord-coréen.

Pendant sa rencontre historique avec Donald Trump en juin 2018 à Singapour, Kim Jong-un s’était engagé à travailler en vue d’une «dénucléarisation complète» de la péninsule coréenne. Mais le scepticisme a grandi depuis avec l’absence d’avancées concrètes.

 

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