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Pérou: le président Pedro Pablo Kaczynski reste au pouvoir, demande de destitution rejetée

Contre toute attente, le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski n'a pas été destitué de ses fonctions. Il était accusé d'incapacité morale.

22 déc. 2017, 07:58
Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski garde ses fonctions

Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski qui jouait jeudi sa survie politique face au Parlement contrôlé par l'opposition a réussi à déjouer les pronostics en se maintenant au pouvoir. La demande de destitution a été rejetée.

"La demande de destitution pour incapacité morale est rejetée", a déclaré le président du Parlement Luis Galarreta à l'issue du vote, qui a recueilli 79 voix pour, 19 contre et 21 abstentions, après une session marathon. Pour que le président soit destitué, 87 voix sur 130 parlementaires étaient nécessaires.

Mais ce qui semblait à l'origine n'être qu'une formalité, 93 législateurs ayant approuvé l'ouverture du processus, ne semblait plus aussi certain à l'approche du vote, jugeaient les analystes et des sources proches du gouvernement péruvien.

"Il semblerait que dans les dernières heures, ils (l'entourage du président, ndlr) aient réussi à convaincre certains parlementaires de gauche (...). Il y a trois jours, j'aurais dit que le sort du président était scellé. A présent, je n'en suis pas si sûr", avait déclaré à l'AFP un haut fonctionnaire proche du chef de l'Etat sous couvert d'anonymat.

Un sentiment partagé par le cabinet d'analyse Eurasia Group, pour qui les "chances de survie" de M. Kuczynski étaient remontées après la menace de démission des deux vice-présidents en cas de destitution. "Ce qui conduirait à de nouvelles élections et ferait réfléchir à deux fois les législateurs (...) qui ont peur de ne pas être réélus dans un climat de colère" de la population.

Le président Pedro Pablo Kuczynski a réagi sur twitter:

 

 

"Un nouveau chapitre"

"Demain, s'ouvre un nouveau chapitre de notre histoire: la réconciliation et la reconstruction de notre pays", a-t-il écrit sur Twitter après le vote. Bien qu'il ait réussi a sauver sa tête, le président Kuczynski devrait voir "son poids politique diminuer et les tensions avec le Parlement freiner les efforts de son gouvernement pour faire décoller la croissance et l'adoption des principales réformes".

En cas de destitution, "PPK", comme on le surnomme, aurait été le premier chef de l'Etat débarqué pour ses liens avec Odebrecht, le géant du BTP brésilien qui a reconnu avoir payé près de cinq millions de dollars à des entreprises de conseil directement liées au chef de l'Etat, alors ministre, entre 2004 et 2013.

"Je viens prouver mon innocence", a déclaré M. Kuczynski, 79 ans, en ouverture de son discours, peu après 15h30 (en Suisse). Durant près de deux heures trente, il a détaillé sa défense avec son avocat devant le Parlement unicaméral réuni en séance plénière, expliquant qu'aucun des paiements du groupe de bâtiment n'était illégal.

"Ce qui est en jeu, c'est la démocratie que le Pérou a eu tant de mal à récupérer", a-t-il ajouté, avant de demander "pardon" pour son manque de rigueur dans la déclaration de ses activités de l'époque.

Le président péruvien est en poste depuis juillet 2016, après avoir battu de peu Keiko Fujimori, la fille de l'ex-chef de l'Etat Alberto Fujimori (1990-2000), emprisonné pour crime contre l'humanité et corruption. Elle dirige depuis l'opposition.

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