Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Pièce de théâtre sur le tueur norvégien Anders Breivik

Anders Breivik, auteur des attaques de juillet 2011 en Norvège, dit au chef de file de l'extrême-droite néerlandaise Geert Wilders en mars 2010: «Jusqu'où êtes-vous prêt à aller pour vos idées?». L'échange se déroule lors d'une rencontre fictive, mise en scène à Amsterdam dans une pièce de théâtre.

22 mars 2012, 17:12
135910103

Intitulée «Breivik rencontre Wilders», la pièce qui devait être jouée ce jeudi soir et dimanche au centre culturel «De Balie», réunit  les deux hommes qui se croisent par hasard à l'aéroport d'Heathrow.  Le député attend son avion après la présentation à la Chambre des  Lords de son film anti-islam «Fitna» (»Discorde» en arabe).

Si la rencontre entre les deux hommes est fictive, le film est  bien réel. Long de 17 minutes et diffusé en 2008, il juxtapose des  images d'attaques terroristes et des citations tirées notamment du  Coran qui appellent, selon Geert Wilders, au meurtre des non-musulmans. Dans la pièce, présentée jeudi à la presse, Anders  Breivik assure à Geert Wilders: «je vous admire (...) je soutiens  votre lutte».

Contre «l'invasion musulmane»

Hostile au multiculturalisme et à l'»invasion musulmane» en  Europe, Anders Behring Breivik avait le 22 juillet 2011 fait feu sur  un rassemblement de jeunes travaillistes sur l'île d'Utoeya, près  d'Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du  gouvernement norvégien, faisant 77 morts au total.

Dans un manifeste de 1500 pages diffusé sur internet le jour des  attaques, le Norvégien avait fait référence à Geert Wilders. Le  député, qui assure être en lutte contre ce qu'il appelle  «l'islamisation» des Pays-Bas, s'était dit «révulsé».

Geert Wilders avait qualifié de «camouflet» pour le mouvement  anti-islamiste le fait que Behring Breivik «se soit retranché  derrière la lutte contre l'islamisation» pour justifier les attaques.

La pièce a été écrite par Theodor Holman, un ami proche du  cinéaste Theo van Gogh, virulent critique de l'islam, assassiné le 2  novembre 2004 à Amsterdam au nom de l'islam radical.

Debout sur une scène sans décor, les deux acteurs, l'un en  costume, l'autre en polo rouge et pantalon gris, tiennent leur texte  à la main face aux gradins qui peuvent accueillir 140 spectateurs.

«C'est une lecture plus qu'une pièce de théâtre», explique le  metteur en scène Titus Muizelaar : «le jeu des acteurs est très  minimaliste».

A Breivik qui lui demande jusqu'où il est prêt à aller pour ses  idées, Geert Wilders répond : «je ne vous comprends pas, bien que  nous ayons les mêmes idées... j'en suis désolé».

Les frontières de la démocratie

«Wilders est clair, ses frontières sont celles de la démocratie»,  commente à l'AFP le metteur en scène : «il est prêt à aller très  très loin mais uniquement sur la scène politique».

Assurant qu'il «ne prendrait jamais les armes», l'auteur de la  pièce M. Holman assure toutefois se sentir plus proche d'Anders  Breivik que de Geert Wilders, «trop à gauche» notamment sur les  sujets socio-économiques, dans un entretien publié le 16 mars par le  blog néerlandais «de dagelijkse Standaard».

Mais si l'auteur devait choisir entre les deux personnages, il  opterait pour le député néerlandais. «Je crois en la démocratie»,  assure-t-il : «au final, la démocratie nous protège».

«Nous ne donnons pas une scène à l'extrémisme, nous ne faisons  que poser des questions contemporaines importantes», assure de son  côté Youri Albrecht, le directeur du centre culturel. «Il s'agit de  deux loups solitaires qui ont des opinions différentes et qui  repartent chacun de leur côté sans en changer».

Avec 24 sièges de députés sur 150 à la chambre basse du Parlement  néerlandais, le Parti pour la Liberté de M. Wilders soutient le  gouvernement du Premier ministre libéral Mark Rutte.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias