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Piratage de Sony Pictures: le film "Interview" est sorti au cinéma

La comédie "L'interview qui tue!" qui déplaît tant à Pyongyang est finalement sortie au cinéma. Le film avait été retiré après des menaces proférées par des pirates informatiques.

26 déc. 2014, 21:31
Le film "L'interview qui tue!" avait été retiré après des menaces et une cyber-attaque.

"Je n'avais aucune intention avant d'aller voir ce film, mais étant donné tout ce qui s'est passé, je pense que c'est important de montrer notre soutien", a déclaré à l'AFP Greg Millett, un scientifique de 46 ans, juste avant la projection du film dans le West End Cinema à Washington.

Une raison avancée par de nombreux spectateurs qui ont fait le déplacement pour voir le film. Certains ont même eu la surprise, en assistant à une projection nocturne mercredi soir à Los Angeles, de recevoir la visite des co-réalisateurs de la comédie, Seth Rogen et Evan Goldberg.

"Nous voulions simplement vous remercier. Sans des cinémas comme celui-ci et sans des gens comme vous les mecs, ça ne serait pas arrivé", a déclaré Seth Rogen, selon des vidéos postées sur YouTube par plusieurs spectateurs.

La comédie sur le dirigeant nord-coréen a engrangé un million de dollars le jour de sa première jeudi aux Etats-Unis, a dit vendredi le studio Sony.

Sortie limitée

Les grandes chaînes de cinéma américaines avaient toutes annoncé la semaine dernière qu'elles renonçaient à projeter la comédie à la suite des menaces proférées par des pirates informatiques. Cette décision avait contraint le studio Sony Pictures Entertainment (SPE) à annuler la sortie au cinéma, prévue le 25 décembre aux Etats-Unis après avoir été retardée une première fois.

Acteurs et réalisateurs avaient dénoncé une grave atteinte à la liberté d'expression. De nombreux parlementaires avaient regretté cette décision de SPE et le président américain Barack Obama avait qualifié cette reculade d'"erreur".

Mardi, le studio a finalement changé de posture en autorisant une sortie limitée - environ 300 cinémas ont prévu de projeter le film selon les médias américains, contre 2500 initialement - et en le rendant accessible dès mercredi soir, moyennant finances, sur plusieurs plates-formes internet et un site dédié (www.seetheinterview.com).

"Beaucoup de gens me disent en achetant leur billet qui le font pour une question de principe", a précisé M. Levin, le patron du cinéma de Washington qui a vendu en moins d'une heure tous les billets jusqu'à samedi inclus.

Piratage massif

Ce n'était au départ qu'une simple comédie américaine mettant en scène James Franco et Seth Rogen en journalistes de télévision qui obtiennent une interview avec Kim Jong-Un. C'est alors que la CIA s'en mêle et les charge de tuer le jeune leader nord-coréen.

Le film a tellement irrité le régime de Pyongyang qu'il aurait commandité un piratage informatique massif de SPE avec un chantage à la clef. C'est ce qu'a affirmé la police fédérale américaine, le FBI, la semaine dernière.

Cette cyber-attaque révélée le 24 novembre avait été revendiquée par un groupe de pirates "Guardians of the Peace" (GOP), exigeant du studio de cinéma qu'il annule la sortie du film. Ces hackers avaient notamment menacé de s'en prendre aux salles de cinéma qui projetteraient la comédie.

Le régime communiste nie être impliqué dans ce piratage au cours duquel les données personnelles de 47'000 employés et collaborateurs de Sony Pictures ont été dérobées. Mais il en a loué les auteurs.

Le président Obama avait assuré que Washington répliquerait après ce hacking, décrit par le FBI comme la plus grave cyber-attaque jamais menée aux Etats-Unis. L'agence de presse gouvernementale nord-coréenne a de nouveau agité la menace de l'arsenal nucléaire du régime et conseillé à Washington de "réfléchir à deux fois à sa politique hostile" envers Pyongyang.

Compréhension russe

De son côté, la Russie a affirmé vendredi "comprendre" la colère de la Corée du Nord. "L'idée du film est tellement agressive et scandaleuse que la réaction de la partie nord-coréenne est tout à fait compréhensible", a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Alexandre Loukachevitch, dans un communiqué publié jeudi sur le site officiel de la diplomatie russe.

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