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Pistorius: le procureur veut une lourde peine de prison

Oscar Pistorius pourrait bien être condamné à une lourde peine de prison. C'est du moins l'intention du procureur Gerrie Nel qui a démonté systématiquement tous les arguments de la défense mercredi.

15 oct. 2014, 15:02
Le juge souhaite infliger une lourde peine de prison à Oscar Pistorius.

Le procureur au procès Pistorius a clairement dévoilé mercredi son intention de réclamer une lourde peine. Il a démonté tous les arguments de la défense, qui soutient que la prison serait un milieu trop hostile pour un handicapé amputé des deux jambes.

"Si la sentence de cette cour est trop légère, la société va perdre le respect de la Justice", a lancé le procureur Gerrie Nel. Il a ainsi souligné un des enjeux de ce procès très médiatisé, transmis en direct à la télévision, et objet d'innombrables commentaires en Afrique du Sud.

Les audiences peuvent durer encore jusqu'à la fin de la semaine. La juge prendra ensuite probablement un temps de réflexion avant de prononcer la sentence.

Contre-interrogatoire

M. Nel a tiré profit mercredi de son contre-interrogatoire d'une fonctionnaire des services de probation, Annette Vergeer, citée par la défense, pour contrer un à un les arguments avancés la veille.

Non, a-t-il dit, Pistorius ne serait pas placé en cellule avec d'autres détenus dangereux. Il ne serait pas en danger, car il existe des quartiers pour prisonniers handicapés et vulnérables.

Non, a-t-il martelé, les problèmes d'hygiène posés par ses moignons et par l'entretien de ses prothèses ne seraient pas insurmontables, car les cellules de ces quartiers sont équipées de sanitaires corrects et de baignoires.

Non, a-t-il poursuivi, Pistorius ne serait pas privé de son suivi psychologique, indispensable à sa reconstruction, car la loi prévoit qu'un détenu puisse faire venir son propre psychologue, à ses frais.

"Il faut être réaliste et pragmatique" sur la qualité réelle des conditions de vie dans les prisons sud-africaines, lui a simplement répondu Annette Vergeer. Elle était venue appuyer la requête de la défense d'une peine alternative, sous forme de travail d'intérêt général.

Liberté sous caution

Oscar Pistorius a été reconnu coupable d'homicide involontaire le 12 septembre. Il a abattu sa petite amie Reeva Steenkamp de quatre balles tirées à travers la porte des toilettes dans la nuit du 13 au 14 février 2013.

Pour expliquer son geste, Pistorius a toujours affirmé avoir cru tirer sur un cambrioleur. La juge a retenu sa version, et estimé qu'il avait commis un homicide "par négligence".

Star du handisport mondial avant son arrestation, Osca Pistorius a passé en tout et pour tout huit jours en détention au commissariat à Pretoria après le drame du 14 février 2013. Il est en liberté sous caution depuis.

"Argent du sang"

En marge des audiences, la famille de Reeva Steenkamp, a refusé une compensation financière proposée par l'athlète. Elle ne le poursuivra pas au civil pour obtenir des dommages et intérêts, a indiqué l'avocat des parents dans un communiqué publié mercredi.

Ce document fait référence à un incident survenu mardi à l'audience. Le procureur avait brutalement affirmé que "la mère de la défunte (a dit) qu'elle ne voulait pas de l'argent du sang", soit 375'000 rands (32'600 francs) offerts par le champion paralympique, qui a abattu sa petite amie en février 2013, en croyant tirer sur un cambrioleur.

Versements discrets

L'avocat des Steenkamp, Petrus de Bruyn, explique en réalité que Pistorius a bien versé 6000 rands par mois (520 francs) à la famille Steenkamp, en difficulté financière, de mars 2013 à septembre 2014.

Ces versements n'ont jamais été rendus publics, à la demande de Pistorius, affirme le communiqué. La famille a fait savoir qu'elle souhaitait rembourser ces sommes dès qu'elle le pourrait.

Démarche séparée
Par ailleurs, et dans une démarche séparée, les avocats de la famille Steenkamp avaient pris contact avec les avocats de Pistorius pour discuter d'une compensation globale d'un montant de 375'000 rands, en préalable à d'éventuelles poursuites au civil.

"Lorsque les parents (de Reeva) ont eut connaissance de cette offre, ils l'ont examiné en détail et décidé, pour différentes raisons, qu'ils ne voulaient aucun versement de M. Pistorius. C'est aussi pourquoi ils nous ont donné l'instruction de ne pas engager de poursuite au civil", ajoute l'avocat.

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