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Plus de cent cardinaux se réuniront mi-mars au Vatican pour élire le nouveau pape

La démission annoncée du pape Benoît XVI va entraîner l'élection d'un nouveau souverain pontife. Le processus détaillé.

11 févr. 2013, 17:08
epa02765698 Two acolytes stand behind Pope Benedict XVI (C) during arrival ceremonies at the International airport of Zagreb in Croatia, 04 June 2011. The Pope is in Croatia for a two day pastoral visit.  EPA/MICHAEL KAPPELER

Lorsque le pape renonce à sa fonction ou meurt, son successeur est élu par les cardinaux réunis en conclave dans la chapelle Sixtine et isolés du monde extérieur. Un processus savamment planifié par l'Eglise catholique au cours de ses 2000 ans d'histoire.

L'intervention de souverains ou de grandes familles, voire de la force armée, dans le choix des papes a conduit Nicolas II à réagir en publiant en 1060 la bulle In Nomine Domini. Ce texte a codifié durablement l'élection des papes qui n'est désormais plus entre les mains des laïcs, mais exclusivement réservée aux cardinaux.

Âge limite pour voter: 80 ans

Le 21 novembre 1970, Paul VI avait défini les caractéristiques actuelles du collège électoral: l'âge limite d'un cardinal pour participer à l'élection est 80 ans, et le nombre maximum des cardinaux électeurs est de 120. Jean Paul II avait confirmé ces caractéristiques en février 1996.

Aujourd'hui, un seul des quatre cardinaux suisses remplit ces conditions: le Lucernois Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Le Valaisan Henri Schwery, le Genevois Georges Cottier et le Tessinois Gilberto Agustoni ont en effet plus de 80 ans.

Ces dernières années, l'internationalisation croissante du collège des cardinaux a rendu de plus en plus aléatoire toute prévision sur l'issue d'un conclave.

A l'écart du monde extérieur

L'élection d'un pape doit se dérouler à l'écart de toute pression extérieure, le conclave (cum clave - sous clef) étant coupé du monde extérieur.

Cet isolement existe depuis qu'en 1271, à Viterbe (Italie), alors que les cardinaux ne parvenaient pas à se mettre d'accord pour trouver un successeur à Clément IV, les chrétiens les ont enfermés et les ont mis au pain sec et à l'eau pour les inciter à élire rapidement un nouveau pape. L'élu, Grégoire X, a érigé cette pratique en règle, à l'exception du régime au pain et à l'eau.

Aujourd'hui, des aménagements spéciaux ont été réalisés au Vatican afin d'assurer l'isolement des "grands électeurs", mais aussi leur permettre de vivre avec un minimum de confort pendant la durée du conclave, car nombre d'entre eux sont âgés.

Pas de candidat

Aucun cardinal ne se porte officiellement candidat à la charge de souverain pontife. Le pape est généralement choisi parmi les cardinaux présents au conclave (qui n’ont pas le droit de voter pour eux-mêmes), mais tout archevêque, tout évêque et même tout prêtre peut être élu pape.

Benoît XVI, qui est âgé de 85 ans, ne prendra pas part au conclave. Il devrait se retirer dans un monastère dans l’enceinte du Vatican, après avoir séjourné dans un premier temps dans la résidence d’été papale de Castel Gandolfo, près de Rome.

Majorité des deux tiers requise

Les cardinaux entrent en conclave dans la Chapelle Sixtine quinze jours au moins, vingt jours au plus, après la mort ou le renoncement d'un pape. Ensuite, les portes sont fermées, les clefs retirées, et l'isolement est vérifié par le cardinal camerlingue à l'intérieur, et le préfet de la Maison pontificale à l'extérieur.

Les cardinaux n'ont pas le droit de voter pour eux et doivent, à tour de rôle, prêter le serment de respecter le secret du vote et d'en accepter le résultat. Ils jurent également que celui d'entre eux qui sera élu ne renoncera jamais à revendiquer la plénitude des droits du pontife romain.

Les opérations de vote se déroulent dans la chapelle Sixtine, avec deux scrutins le matin, et deux le soir. Les bulletins de vote sont brûlés. Le cardinal qui est élu est celui qui a recueilli les deux tiers des voix.

Jean Paul II avait prévu qu'en cas d'impasse, un vote à la majorité absolue soit possible. Benoît XVI a toutefois rectifié cette possibilité en juin 2007, rétablissant la nécessité pour le pape élu d'obtenir au moins les deux tiers des voix.

Fumée blanche

Lorsque ce résultat est atteint, le doyen des cardinaux demande aussitôt à l'élu s'il accepte l'élection. Si c'est le cas, celui-ci devient pape sur le champ et sa juridiction s'étend immédiatement sur les catholiques du monde entier. Le nouveau pape doit alors déclarer quel nom il choisit comme pontife.

Pendant le déroulement des scrutins, un poêle installé dans la chapelle Sixtine informe la foule des fidèles traditionnellement rassemblée sur la place Saint Pierre du résultat des votes. Si la fumée est noire, il n'y a pas d'élu. Si la fumée est blanche, un nouveau pape a été élu.

"Habemus papam"

"Habemus papam", telle est la formule consacrée pour annoncer l’élection d’un pape. Le nom du nouveau pape sera crié du balcon de la basilique Saint-Pierre à la foule rassemblée sur la place Saint-Pierre.

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