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Population choquée et hôpitaux surchargés après les explosions

Des corps étaient encore retirés aujourd'hui des décombres du quartier de Brazzaville soufflé hier par l'explosion d'un dépôt de munitions, qui a fait au moins 150 morts.

05 mars 2012, 19:51
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Les hôpitaux sous équipés attendaient l'aide internationale pour  soigner des centaines de blessés.

Dans le quartier de Mpila, à l'est de la capitale du Congo,  l'armée interdisait l'accès au coeur du sinistre. De nombreux  témoins mettaient en doute le bilan des autorités.

«Il y avait au  moins 200 stagiaires à la caserne, plus au moins 100 personnes dans  l'église Saint-Louis qui s'est écroulée. Et, il y a des maisons qui  se sont écroulées sur des familles», souligne l'un d'entre eux.

Un odeur de cadavres commençait à se faire sentir près du  périmètre interdit, où des ambulances et des corbillards  stationnaient. Elle se mélangeait à l'odeur de poudre omniprésente.

Dans les rues voisines du dépôt de munitions, des centaines  d'habitations dévastées offraient un spectacle de désolation. «C'est  comme un tsunami sans eau», a déclaré le ministre de l'intérieur  Raymond Mboulou.

Des milliers de personnes fouillaient dans les ruines de leur  maison pour tenter de retrouver quelques biens abandonnés la veille.  Parfois des petites explosions isolées se font entendre, provoquant  la panique des gens qui se mettent à courir. Des obus éclatés  jonchent le sol un peu partout.

Hôpitaux surchargés

A certains coins de rue, des habitants ont mis en place des  piquets de surveillance pour éviter les pillages. Trois hommes  surveillent leur pâté de maison, lampes torche la main. Des  patrouilles de police et de militaires circulent en permanence dans  le même but.

Adeline Kika attendait ses parents, assise sur un trottoir avec  un bébé de treize mois dans les bras, quelques habits et deux  enceintes d'une radio posés à côté d'elle. «On retourne à la maison  pour emporter les affaires, nous sommes une famille de sept  personnes, la maison est complètement détruite, on cherche un taxi  pour aller dans la famille», dit-elle.

Les autorités ont ouvert deux églises et un marché couvert pour  accueillir les sans-abri dont les maisons ont été soufflées par les  explosions. D'autres lieux doivent être aménagés.

Les hôpitaux, sous équipés, travaillent dans des conditions  difficiles après l'afflux de blessés, souvent entassés dans les  couloirs et les chambres. Plus d'un millier des personnes ont été  blessées, selon les autorités qui ont réquisitionné des personnels  de santé de toute la ville.

Un court-circuit à l'origine du désastre

Les blessures sont dues à des éclats d'obus ou à des maisons qui  se sont effondrées, a indiqué une source hospitalière. Dans les  chambres et les couloirs, c'est la cohue. Patients, proches ou  personnel médical se croisent dans la confusion, entre des flaques  de sang et des blessés allongés qui crient faute d'anti-douleurs.

Deux infirmiers portent un matelas sale et troué sur lequel se  trouve un enfant de douze ans souffrant d'une double fracture à la  jambe gauche. «C'est le matelas qu'on a emmené de la maison»,  explique sa mère.

La France, le Maroc, l'Union européenne et la République  démocratique du Congo voisine notamment, ont annoncé l'envoi de  personnel médical et de médicaments. Le Maroc doit ouvrir un hôpital  de campagne.

Selon les premiers éléments de l'enquête, un court-circuit serait  à l'origine d'un incendie qui se serait propagé au dépôt d'armes et  de munitions du régiment de blindés, en pleine zone d'habitations. 

Hier, le chef de l'Etat congolais, Denis Sassou Nguesso, a  «insisté sur l'obligation de délocalisation» des casernes militaires  à l'extérieur de la capitale.

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