Le Conseil des ministres déclenche mercredi ce qui ressemble à une opération "mains propres" des politiques. Il va présenter des mesures d'assainissement de la vie publique sur laquelle le président François Hollande joue son autorité face à la fronde des parlementaires.
La transparence et le contrôle du patrimoine des élus ainsi que la lutte contre la fraude et les paradis fiscaux forment le coeur du dispositif. Trois projets de loi doivent être présentés au Conseil des ministres de mercredi.
Un projet de loi instaure une "Haute autorité, totalement indépendante", chargée de contrôler les déclarations de patrimoine et d'intérêts avec de vastes pouvoirs d'investigation.
Deuxième volet: la lutte contre la fraude. Le gouvernement va créer "un office central de lutte contre la fraude et la corruption", avec près d'une centaine d'agents dotés de pouvoirs renforcés.
Enfin, la fraude fiscale en bande organisée ou impliquant de recourir à des comptes bancaires ou des sociétés relais à l'étranger sera plus durement réprimée: jusqu'à sept ans de prison. Mais la saisine de la justice continuera de dépendre du fisc.
Publication du patrimoine
Voulue par François Hollande, la publication du patrimoine de tous les membres du gouvernement a donné le 15 avril le départ de cette opération "mains propres" qui ne dit pas son nom. Une opération fustigée par l'opposition UMP qui y voit une manoeuvre de "diversion" pour cacher les responsabilités de l'exécutif dans le scandale Cahuzac.
La presse a fait ses choux gras des détails ainsi révélés: huit ministres "millionnaires" en euros, d'autres beaucoup moins argentés. Le débat s'est cristallisé sur l'obligation, notamment pour les parlementaires et grands élus locaux, de rendre public leurs biens. La plupart des élus y ont vu "une République du soupçon".