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Pour sa dernière messe, devant la foule, Benoît XVI dénonce l'hypocrisie religieuse

Au cours de la dernière grande messe de son pontificat, le pape Benoît XVI a dénoncé l' l'hypocrisie religieuse" et "les attitudes qui recherchent les applaudissements et l'approbation".

13 févr. 2013, 18:19
Le pape semblait fatigué et amaigri quand il est apparu sur une estrade roulante dans la basilique Saint-Pierre.

L'audience de Benoît XVI et la messe du mercredi des Cendres ont attiré des milliers de fidèles mercredi au Vatican. Le Saint père a notamment demandé aux catholiques du monde de prier pour l'Eglise et pour le futur pape et dénoncé "l'hypocrisie religieuse".

Il s'agissait des premières apparitions publiques du Souverain pontife depuis la stupéfiante annonce lundi de sa démission pour la fin du mois. Dans un contexte aussi inhabituel, il était prévisible que la foule afflue à ces événements usuels dans l'agenda du pape

En milieu de matinée, pas moins de 8000 personnes ont afflué pour l'audience hebdomadaire organisée dans la salle Paul VI au Vatican. Benoît XVI, 85 ans a pris la parole pour exprimer sa reconnaissance.

"Je vous remercie pour l'amour et la prière qui m'ont accompagné pendant ces derniers jours pas faciles. J'ai senti quasi physiquement la force de cette prière", a dit le pontife de 85 ans.

"J'ai démissionné en pleine liberté, pour le bien de l'Eglise", a-t-il assuré. Des propos salués par des applaudissements enthousiastes. Le pape s'est alors interrompu, ému: "Merci pour votre sympathie". Il a dit être conscient de la gravité de sa décision et de sa force déclinante, tant que sur le plan physique que spirituel.

Basilique Saint-Pierre

En fin d'après-midi, le pape a présidé la messe du mercredi des Cendres qui, pour les catholiques, marque officiellement l'entrée dans la période de carême. Initialement prévue dans une petite église, la cérémonie est organisée dans la basilique Saint-Pierre.

Vêtu d'un chasuble violette, Benoît XVI semblait fatigué et amaigri lorsqu'il est apparu sur une estrade roulante. Les cardinaux et évêques chantaient alors "Ora pro Nobis"("Priez pour nous").

Lors d'un sermon au ton très grave, le Saint-Père a déclaré: "La qualité et la vérité du rapport avec Dieu est ce qui certifie l'authenticité de tout geste religieux". Puis il a dénoncé "l'hypocrisie religieuse, le comportement de ceux qui veulent paraître, les attitudes qui recherchent les applaudissements et l'approbation".

Dernière messe?

Si le Vatican ne modifie pas son emploi du temps, cette messe aura été la dernière célébrée par Benoît XVI. Ce premier pape allemand depuis le 11e siècle a succédé à Jean-Paul II le 19 avril 2005.

Le conclave des cardinaux devrait pouvoir commencer à délibérer "à partir du 15 mars", a indiqué le porte-parole du Vatican, le père Federico Lombardi. La Constitution apostolique prévoit un délai de 15 à 20 jours pour la convocation du Conclave après un décès ou une démission.

Dialogue avec l'islam

Durant la journée, en Egypte, des dignitaires musulmans ont estimé que la renonciation de Benoît XVI pourrait rouvrir la voie au dialogue avec l'Eglise catholique. Le lien avait été rompu après des déclarations controversées.

En 2006, Benoît XVI avait provoqué une brouille avec le monde musulman. Il avait cité un empereur byzantin décrivant le prophète Mahomet comme propageant des idées "mauvaises et inhumaines" par la violence.

Attentat suicide

Le dialogue avait repris en 2009 avant d'être de nouveau rompu après un appel du pape à protéger les minorités chrétiennes. Le pontife avait lancé cet appel suite à un attentat suicide contre une église d'Alexandrie en Egypte durant la nuit du Nouvel an 2011.

Al-Azhar, plus haute autorité de l'islam sunnite au Caire, avait alors décidé de suspendre ses rencontres avec le Vatican. Il considérait les déclarations de Benoît XVI sur les chrétiens d'Orient comme des "attaques répétées contre l'islam".

Force politique

Les islamistes sont devenus la première force politique dans plusieurs pays de la région suite aux soulèvements arabes de 2011. Une situation qui complique davantage les relations avec les minorités chrétiennes.

Cependant, des groupes pragmatiques comme les Frères musulmans au pouvoir en Egypte pourraient accueillir favorablement un dialogue "étant donné leur désir de donner une bonne image", selon Achraf al-Chérif, professeur de sciences politiques à l'Université américaine du Caire.

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