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Pour Washington, il y a 50% de chances de sceller l'accord politique avec Iran

Les chances de sceller un accord politique avec l'Iran sur son programme nucléaire sont de 50% estiment les États-Unis, alors que Téhéran affirmait que le 90% était réglé. Les deux gouvernements ont jusqu'à fin mars.

17 mars 2015, 21:27
European Union High Representative Federica Mogherini, right, greets Iran's Foreign Minister Mohammad Javad Zarif prior to a meeting in Brussels on Monday, March 16, 2015. European Union foreign ministers hold talks with Iran?s top diplomat on Monday to try to advance an agreement on the Islamic Republic?s nuclear program two weeks ahead of a deadline for an accord to be reached. (AP Photo/Virginia Mayo)

"Dans l'esprit du président (Barack Obama), la probabilité n'a pas changé", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. "Nous sommes, au mieux, à 50/50".

Après 12 ans de tensions entre l'Iran et les Occidentaux et 18 mois de pourparlers intenses, la République islamique et les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Royaume-Uni, France, et Allemagne) se sont donné jusqu'au 31 mars pour sceller un règlement politique. Ce dernier devrait garantir que l'Iran n'aura jamais la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions.

Depuis lundi, le chef de la diplomatie américaine John Kerry et son homologue iranien Mohammad Javad Zarif sont enfermés dans un palace de Lausanne, en Suisse, pour des négociations tous azimuts et à huis clos. Ils sont épaulés par le ministre américain de l'Energie Ernest Moniz et le chef de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi.

Accord sur 90% des questions techniques

Lors d'une suspension des discussions mardi, M. Salehi a affirmé à la télévision publique de son pays être "parvenu à un accord sur 90% des questions techniques lors des discussions avec Ernest Moniz". Il ne reste "des différences (que) sur une seule question majeure", a-t-il assuré.

Une déclaration optimiste sur les points "techniques" de l'accord en négociation et qui tranche avec le scepticisme exprimé par Américains et Européens quant aux chances de conclure dans les jours qui viennent.

Progrès

"Nous avons à coup sûr fait des progrès" mais "il nous reste des sujets difficiles", a ainsi mis en garde un haut responsable américain.

Interrogé sur la probabilité d'aboutir avant le Nouvel an iranien du 21 mars, ou au plus tard le 31 mars, un autre diplomate avait répondu lundi que "très franchement, nous ne savons toujours pas si nous le pourrons".

"Il y a eu des avancées mais il reste des points importants qui ne sont pas réglés", avait également souligné à Bruxelles le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, dont le gouvernement est considéré comme le plus dur du 5+1 à l'égard de Téhéran.

Points à résoudre

Parmi les points à résoudre figurent le niveau d'enrichissement de l'uranium envisageable pour l'Iran et le calendrier et le processus de levée des sanctions imposées depuis 2006 à la République islamique par l'ONU et les Occidentaux.

L'objectif du P5+1 est de faire en sorte que l'Iran ne puisse se doter en moins d'un an de la quantité de matière fissile nécessaire à l'éventuelle fabrication d'une bombe atomique. Ce délai doit permettre aux Occidentaux de préparer une riposte.

Aucun détail sur les options en discussion n'a été rendu public mais les experts disent se pencher sur le nombre de centrifugeuses que l'Iran sera autorisé à conserver, sur son stock d'uranium enrichi et sur d'autres restrictions qui pourraient s'appliquer pendant au moins dix ans.

Suite mercredi

Les directeurs politiques des pays du 5+1 et de l'Iran doivent se retrouver mercredi à Lausanne.

A la suite d'un règlement provisoire de novembre 2013, le 5+1 et l'Iran ont repoussé par deux fois la date butoir pour un accord définitif. Washington a prévenu qu'il n'y aurait pas d'autre prolongation.

En cas d'entente politique d'ici au 31 mars, les grandes puissances et Téhéran sont convenus de finaliser d'ici au 30 juin/1er juillet tous les détails techniques. Le premier document de quelques feuillets fixerait les grands chapitres pour garantir le caractère pacifique des activités nucléaires iraniennes.

Le président américain Barack Obama a maintes fois promis qu'il ferait tout, y compris militairement, pour empêcher l'Iran d'avoir un jour la bombe. Mais depuis septembre 2013, il mise sur la carte diplomatique. Un scénario qui provoque la colère d'Israël et d'une partie du Congrès américain, contrôlé par les républicains.

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