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Poutine décore au Kremlin les soldats de retour de Syrie

Le président Vladimir Poutine a décoré jeudi les soldats russes revenus de Syrie après une campagne de six mois. Le chef de l’État russe avait créé la surprise lundi en annonçant le retrait de la majeure partie de ses troupes déployées.

17 mars 2016, 19:16
Le président Vladimir Poutine a personnellement remis certaines des distinctions aux soldats russes.

Le président Vladimir Poutine a marqué jeudi à Moscou la fin d'une campagne militaire de près de six mois en Syrie en décorant les "héros" de retour de combat. Sur le plan diplomatique, l'opposition intérieure syrienne est arrivée à Genève, ajoutant encore un paramètre aux pourparlers.

Devant un parterre de près de 700 soldats et officiers de l'armée russe, M. Poutine a personnellement remis certaines des plus hautes distinctions d'État à une dizaine d'heureux élus allant du sergent au général, dans une cérémonie retransmise en direct à la télévision russe.

"C'est vous, les soldats russes, qui avez ouvert la voie pour la paix" en Syrie, a lancé le président devant les veuves des quatre militaires tués au cours de la campagne de frappes aériennes entamée le 30 septembre, en soutien aux forces de Bachar al-Assad.

Le chef de l'État russe n'a pas fait preuve de triomphalisme, disant donner une chance à la paix mais prévenant que, si nécessaire, son armée peut se redéployer "en quelques heures" sur le sol syrien, où elle maintient des bases et ses systèmes de défense antiaérienne dernier cri, les S-400.

Terroristes visés

Si des groupes rebelles violent la trêve instaurée le 27 février, a averti le président russe, alors ils devront en payer "les conséquences". La Russie a d'ores et déjà indiqué qu'elle entendait poursuivre ses bombardements sur les "objectifs terroristes" en Syrie.

"Aujourd'hui, l'armée syrienne est capable non seulement de contenir les terroristes, mais de mener contre eux des offensives avec succès. Elle a pris l'initiative et continue de défendre sa terre", a assuré M. Poutine.

Vladimir Poutine avait créé la surprise lundi soir en annonçant contre toute attente le retrait de la majeure partie du contingent russe en Syrie, qui y a "globalement accompli" sa mission.

L'opposition intérieure à Genève

Ces déclarations et initiatives illustrent la fragilité du "contexte favorable" dans lequel se déroulent les discussions de Genève. L'opposition intérieure et laïque syrienne, qui vient d'y arriver via Moscou pour des raisons de sécurité, devait rencontrer vendredi l'émissaire de l'ONU.

Cette délégation de 15 personnes, élue par plusieurs dizaines de leurs collègues mardi sur une base russe à Lattaquié, se revendique indépendante de toute influence extérieure et est prête à parler avec le régime, mais aussi le Haut Comité des négociations (HCN) soutenu par Ryad et le Groupe de Moscou-Le Caire-Astana proche de la Russie.

Mais le HCN ne souhaite pas entendre parler de cette opposition intérieure, a déploré jeudi devant la presse leur chef, Elian Mousad, secrétaire général du Congrès National pour une Syrie laïque. "L'Arabie saoudite, la Turquie et le Qatar ne veulent pas de nous". Et de dénoncer aussi les autres groupes d'opposants dont la plupart "n'ont jamais vécu en Syrie. Ils ne connaissent pas la Syrie".

Fédération proclamée par les Kurdes

Les délicates négociations de Genève engagées par l'ONU avec le régime et l'opposition pour tenter de dessiner l'avenir politique du pays sont également compliquées par la proclamation d'une région fédérale par les Kurdes syriens.

Opposition et régime de Damas, qu'un fossé abyssal sépare toujours après cinq ans de guerre, ont d'ailleurs rejeté unanimement la proclamation des Kurdes syriens. Damas a mis en garde contre "toute atteinte à l'unité du territoire et du peuple syrien", tandis que l'opposition mettait en garde contre "une aventure sans fondement légal".

En annonçant un système fédéral et l'union de trois "cantons" kurdes (Afrine, Kobané et Jaziré) et les régions récemment conquises dans le nord syrien au sein de leur zone d'"administration autonome", les Kurdes adressent un "message politique" aux négociateurs de Genève, selon Mutlu Civiroglu, un expert basé à Washington interrogé par l'AFP.

 

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