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Poutine évoque l'idée d'un "statut étatique" pour l'est du pays

Les dirigeants européens ont donné dimanche une semaine à la Russie pour changer de cap en Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. Malgré ces menaces, Vladimir Poutine a évoqué pour la première fois l'idée d'un "statut étatique" pour les régions rebelles de l'est de l'Ukraine.

31 août 2014, 20:18
Le président russe Vladimir Poutine avait déjà vanté vendredi les succès des séparatistes pro-russes.

"Nous devons commencer immédiatement des discussions substantielles (...) sur des questions touchant à l'organisation politique de la société et à un statut étatique pour le sud-est de l'Ukraine afin de protéger les intérêts légitimes des personnes qui y vivent", a déclaré Vladimir Poutine lors d'une émission télévisée enregistrée vendredi.

Il s'agit d'un nouvel élément de langage chez l'homme fort du Kremlin, qui avait déjà vanté vendredi les succès des séparatistes pro-russes dans un message destiné "aux insurgés de Novorossia", la Nouvelle Russie. A travers cette expression, M. Poutine désigne plusieurs régions russophones de l'est et du sud de l'Ukraine.

Peu après la diffusion des propos de M. Poutine, le porte-parole du Kremlin a affirmé que le président n'avait jamais évoqué la création d'un Etat indépendant pour les régions du sud-est du pays. Jusqu'à présent, la Russie prônait une "fédéralisation" pour les régions séparatistes orientales de Donetsk et de Lougansk.

L'UE planche sur des sanctions

Vladimir Poutine n'a pas encore évoqué la question de la menace de sanctions accrues contre Moscou brandie dans la nuit de samedi à dimanche par les Occidentaux.

L'Occident accuse la Russie d'engagement militaire en Ukraine, ce que Moscou a toujours démenti. Kiev a pourtant capturé il y a une semaine une dizaine de parachutistes russes, échangés dimanche contre 63 soldats ukrainiens entrés en territoire russe.

Réunis samedi d'urgence à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne (UE) ont exigé de la Russie de "retirer toutes ses forces militaires" de l'Ukraine et se sont dits prêts à prendre de "nouvelles mesures significatives" d'ici une semaine.

Mais le Premier ministre slovaque Robert Fico a menacé d'opposer son veto à de nouvelles mesures de rétorsion, illustrant ainsi l'absence d'unanimité parmi les Vingt-Huit sur la ligne à ternir face à la Russie.

Point de non-retour

Alors que les déclarations belliqueuses se succèdent, le président de la commission des Affaires étrangères du Sénat américan, le démocrate Robert Menendez, a estimé dimanche que les Etats-Unis et l'OTAN devraient fournir des armes à l'Ukraine pour combattre l'invasion russe. Cette option pourrait selon lui être envisagée dès à présent par la Maison-Blanche.

Ces derniers jours, la crise ukrainienne a franchi une nouvelle étape après des informations sur des incursions de soldats des troupes régulières russes en Ukraine, plus de 1'000 selon l'OTAN.

Le président ukrainien Petro Porochenko a averti samedi à Bruxelles que l'Ukraine et la Russie étaient "proches d'un point de non-retour". "Et ce point de non-retour, c'est la guerre", a-t-il souligné, après la progression importante de rebelles ces derniers jours jusqu'aux villes stratégiques côtières du sud de la région séparatiste de Donetsk.

Nouvelle offensive

Après avoir repris l'initiative ces derniers jours, les rebelles ont dit se préparer à une nouvelle grande offensive contre les forces gouvernementales dans l'est de l'Ukraine. Cette attaque viserait particulièrement le port stratégique de Marioupol, à près de 100 km au sud de leur bastion de Donetsk.

A la Maison de la culture et de la jeunesse de Marioupol, des militants pro-ukrainiens ont organisé dimanche une réunion "pour apprendre aux habitants les réflexes à adopter en cas de bombardement de la ville, quand se cacher, ou s'abriter", explique Denis Gavrilov, de l'association "Marioupol unie", avant qu'un film ne soit diffusé.

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