L'ours russe qui avait dû sortir les griffes pour dissuader l'Ukraine de se fiancer avec l'Europe, montre désormais patte de velours. Le revirement de la situation sur la place Maïdan - la place de l'Indépendance -, où les policiers ont été contraints de reculer face aux manifestants, a définitivement convaincu Moscou d'adopter une posture "d'ostensible discrétion" selon les mots d'un diplomate russe.
Hier, à l'occasion de son discours annuel à la nation, Vladimir Poutine a glissé sur le sujet ukrainien. Il s'est contenté, mollement, de vanter les mérites de l'Union douanière, une sorte de Marché commun post-soviétique, dans lequel le Kremlin souhaite attirer l'Ukraine. Cette zone renforcée de libre échange, qui se veut l'alternative à l'Est de l'accord d'association proposé par Bruxelles, regroupe aujourd'hui la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et demain, l'Arménie, voire le Kirghizstan.
S'agissant de l'Ukraine, Moscou "n'impose rien à personne", a déclaré le président russe. "Si...