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Poutine s'en prend en termes crus à la radio Echo de Moscou

Jeudi, le responsable de cette radio n'y a toutefois pas vu une menace.

19 janv. 2012, 17:27
Le parti de Vladimir Poutine est donné gagnant même si les dépouillements se poursuivent.

Le premier ministre russe Vladimir Poutine a accusé la principale radio d'opposition du pays, Echo de Moscou, de le couvrir de "merde" lors d'une rencontre avec des représentants de la presse russe.

Lors d'une rencontre mercredi soir avec une trentaine de dirigeants de médias russes, dont le contenu ihtégral a été publié jeudi, M. Poutine s'en est pris en termes crus au rédacteur en chef de la radio, Alexeï Venediktov, lui reprochant de prendre la mouche rapidement.

"Moi, je ne me vexe pas quand vous me couvrez de merde du matin au soir, et vous, vous vous vexez", a dit le premier ministre, un habitué des formules à l'emporte-pièce.

"S'ils veulent fermer (la radio), ils la fermeront. Mais je n'ai pas ressenti de menace. J'ai juste ressenti le mécontentement ordinaire d'un chef de gouvernement à l'égard d'un média libre", a déclaré Alexeï Venediktov. "La politique rédactionnelle ne changera pas tant que je serai là", a-t-il ajouté.

Droit bilatéral à la critique

Vladimir Poutine a par ailleurs accusé la radio de couvrir certains sujets en favorisant le point de vue des Etats-Unis au détriment du point de vue officiel russe, en donnant l'exemple du projet de bouclier antimissile de l'OTAN en Europe auquel est opposé Moscou.

Echo de Moscou est toutefois restée jusqu'à présent la principale radio russe à offrir des informations indépendantes, dans un paysage médiatique verrouillé où les grandes chaînes de télévision sont sous contrôle. M. Venediktov a estimé que M. Poutine avait "le droit" de le critiquer, de la même manière que lui et ses journalistes critiquaient le premier ministre.

Cette rencontre a eu lieu alors que M. Poutine est confronté pour la première fois depuis son arrivée au pouvoir il y a douze ans à une vague de contestation après la victoire aux élections législatives de décembre du parti au pouvoir, Russie Unie, dans un scrutin entaché de fraudes selon l'opposition et des observateurs.

Une pique à Akounine qui réplique

Le chef du gouvernement s'en est pris par ailleurs à l'écrivain Boris Akounine, qui a annoncé la création mercredi d'une "Ligue des électeurs" visant à mobiliser les Russes en vue de l'élection présidentielle.

"Pour autant que je sache, c'est un Géorgien d'origine. Je comprends qu'il ait pu mal prendre ce qu'a fait la Russie pendant (...) le conflit armé entre la Géorgie et la Russie" d'août 2008, a-t-il dit.

"Il sous-entend que si je suis géorgien, je suis sans doute un agent géorgien", a ironisé Boris Akounine, dont le vrai nom est Grigori Tchkhartichvili. "Il ne sait pas le pire: ma mère est juive! Donc je suis sans doute un agent juif", a-t-il ajouté.

L'écrivain a par ailleurs souligné que M. Poutine avait lui-même "refusé de participer à des débats" télévisés avec ses concurrents en invoquant ses fonctions au sein du gouvernement.

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