Les autres ministres, très souriants, sont arrivés par la suite et ont posé complaisamment devant photographes et caméras.
La première mesure qui sera soumise au Conseil, très symbolique et destinée à consommer la rupture avec l'époque du sortant conservateur Nicolas Sarkozy, est la baisse de 30% de la rémunération du chef de l'Etat et de ses ministres.
«C'est l'exemplarité», a affirmé mercredi soir Jean-Marc Ayrault, expliquant que le nouveau pouvoir estime que la crise requiert des efforts pour les Français, au premier rang desquels les membres du gouvernement.
Quelques semaines après l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, le traitement du chef de l'Etat avait été augmenté de 170%, passant de 7000 à 19'000 euros (de 8400 à 22'800 francs), pour l'aligner sur celui du premier ministre. Cette augmentation avait provoqué une vive polémique et pendant la campagne électorale, François Hollande avait promis de baisser la rémunération.
Imposture dénoncée
Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, a pour sa part jugé jeudi que la baisse du salaire des ministres de 30% constituait une «imposture» car le premier gouvernement Ayrault compte «14 membres de plus» que le premier gouvernement Fillon.
«On passe de 15 ministres, 4 secrétaires d'Etat et 1 Haut commissaire à 34 ministres et ministres délégués, soit une hausse de 65%. La baisse des salaires de 30% ne peut pas masquer cette réalité: le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup plus cher au contribuable», souligne-t-il.
Dès le mois de juin 2007, le gouvernement Fillon était toutefois passé à 31 membres, tout comme le dernier du quinquennat de Nicolas Sarkozy.