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Premier ministre en Tunisie: le choix reporté à lundi

Aucun accord n'ayant été trouvé samedi sur le nom du prochain Premier ministre tunisien, l'opposition et les islamistes au pouvoir ont reporté le délai à lundi midi.

03 nov. 2013, 17:01
Les islamistes tunisiens au pouvoir et l'opposition peinent à se mettre d'accord.

Après leur échec de samedi, l'opposition et les islamistes tunisiens au pouvoir se sont donnés jusqu'à lundi midi pour s'accorder sur le nom d'un futur Premier ministre indépendant. Il s'agira pour lui de sortir la Tunisie d'une profonde crise politique nourrie par les violences jihadistes.

Sur le plan politique, "le délai pour annoncer le nom du chef de gouvernement est lundi midi" (locales et suisses), a indiqué le syndicat UGTT, principal médiateur de la crise, sur sa page officielle Facebook. Selon le service de presse de l'organisation, les négociations doivent reprendre lundi vers 09h00.

Le "dialogue national" entamé le 25 octobre était censé déboucher samedi sur la nomination de la personnalité indépendante appelée à succéder au Premier ministre islamiste Ali Larayedh et conduire la Tunisie vers des élections à la tête d'un gouvernement apolitique.

Mais les négociateurs ne parviennent pas à départager deux candidats: Mohamed Ennaceur, 79 ans, soutenu par l'opposition, et Ahmed Mestiri, 88 ans, soutenu par Ennahda. Il s'agit de deux vétérans de la politique, ayant été ministres sous la présidence d'Habib Bourguiba, le père de l'indépendance.

Crainte de contrôle indirect

L'opposition juge M. Mestiri trop faible physiquement et craint qu'Ennahda ne cherche à contrôler indirectement le gouvernement. "Ennahda veut quitter le pouvoir par la porte et revenir par la fenêtre", a lancé dans la nuit de samedi à dimanche Hamma Hammami, un dirigeant de la coalition de gauche Front populaire.

"Nous considérons que Mestiri est l'homme de la situation. Il est à égale distance de tout le monde", a estimé a contrario, un porte-parole d'Ennahda, Zied Laadhari.

Accumulation des retards

Ces négociations visent à résoudre un profond conflit politique paralysant le pays et exacerbé par l'assassinat fin juillet du député d'opposition Mohamed Brahmi, attribué à la mouvance jihadiste. Cette sortie de crise implique la formation d'un gouvernement d'indépendants, mais M. Larayedh a conditionné son départ à l'application stricte du calendrier des négociations.

Celui-ci prévoit la mise en place d'une législation et d'un calendrier électoraux ainsi que le lancement de la procédure d'adoption de la Constitution, en cours de rédaction depuis deux ans.

Sa démission formelle ne doit d'ailleurs pas intervenir avant la mi-novembre. Mais les problèmes et retards s'accumulent. L'élection des membres de la commission électorale par l'Assemblée nationale constituante (ANC) prévue samedi a été reportée. Un tribunal administratif a conditionné cette procédure à la publication du texte au journal officiel, ce qui devrait intervenir en début de semaine.

Enfin, l'adoption de la loi électorale devant intervenir avant le 9 novembre est mal engagée, les travaux n'ayant pas encore débuté.

Etat d'urgence prolongé

Parallèlement à cette inextricable crise, les tensions sécuritaires continuent de s'accroître. Face à la recrudescence des attaques attribuées à des groupes armés, la présidence a prolongé dimanche jusqu'à "fin juin 2014" l'état d'urgence en vigueur depuis la révolution de janvier 2011.

Ainsi, le chef de l'Etat Moncef Marzouki a prolongé l'état d'urgence, qui accorde de larges pouvoirs à la police et l'armée. Il est prévu qu'il dure jusqu' en juin 2014.

Pour la première fois depuis la révolution de janvier 2011, des attaques attribuées aux jihadistes ont ciblé mercredi deux sites touristiques. L'un a été visé par un attentat-suicide qui n'a pas fait de victime et l'autre par une tentative déjouée à temps.

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