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Première peine capitale requise contre Ben Ali depuis sa fuite

Un tribunal militaire tunisien a requis mercredi la peine capitale contre Zine El Abidine Ben Ali jugé par contumace pour son rôle dans la répression de janvier 2011 à Thala et Kasserine.

24 mai 2012, 07:29
Le procureur a requis une peine plus lourde pour Ben Ali que pour ses co-accusés alors qu'il est poursuivi pour complicité d'homicide.

Le procureur du tribunal militaire du Kef (nord-ouest) a demandé la peine de mort pour l'ancien président Ben Ali. Il a également demandé "les sanctions les plus sévères possibles" pour ses 22 co-accusés, anciens hauts responsables du régime, poursuivis pour la mort d'au moins 22 personnes à Thala et Kasserine.

C'est la première fois que la peine capitale est requise contre M. Ben Ali, qui fait l'objet de dizaines d'actions en justice devant les justices militaire et civile. Dans ce procès, il est poursuivi pour "complicité d'homicides volontaires".

Zine El Abidine Ben Ali a déjà cumulé au civil des condamnations à 66 ans de prison notamment pour détournements de fonds, trafic de drogue et abus de biens publics. Il fait l'objet avec son épouse Leïla Trabelsi d'un mandat d'arrêt international. Mais l'Arabie saoudite n'a jamais jusqu'à présent répondu aux demandes d'extradition tunisiennes.

Etonnement des avocats

Les réquisitions du procureur ont été accueillies avec étonnement par plusieurs avocats, y compris de la partie civile. M. "Ben Ali n'est pas l'acteur principal de ces homicides, il est poursuivi pour complicité et pourtant le procureur requiert contre lui une peine plus importante que contre ceux qui sont poursuivis pour homicides", a déclaré un défenseur d'une des familles de victimes.

Parmi les inculpés figurent un autre ex-ministre de l'Intérieur Ahmed Friaâ, l'ancien directeur général de la sûreté Adel Tiouiri, l'ex-chef des brigades spéciales, Jalel Boudriga, ou encore l'ex-chef de la sécurité présidentielle, Ali Seriati.

Tout au long du procès du Kef, aucun des prévenus n'a reconnu avoir donné l'ordre de tirer sur les manifestants de Thala et Kasserine. Chacun a renvoyé la responsabilité à une "cellule sécuritaire de suivi" ou à "la salle d'opération" du ministère de l'Intérieur, sans jamais mentionner de noms.

Mais l'ancien premier ministre tunisien Mohamed Ghannouchi, qui dirigea le premier gouvernement post-Ben Ali, avait témoigné en janvier et mis en cause le président déchu. Les plaidoiries de la défense doivent se poursuivre encore plusieurs jours.

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