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Premières inculpations pour mutilation génitale en Angleterre

Un médecin et un deuxième homme ont été inculpés en Angleterre pour mutilation sexuelle féminine. Une première depuis l'entrée en vigueur, en 1985, d'une loi criminalisant cette pratique, a annoncé le parquet vendredi.

21 mars 2014, 13:55
Plus de 125 millions de jeunes filles et de femmes sont victimes de mutilations sexuelles dans 29 pays africains et du Moyen-Orient.

Deux hommes, dont un médecin, ont été inculpés en Angleterre pour mutilation sexuelle féminine. Il s'agit d'une première depuis l'entrée en vigueur, en 1985, d'une loi criminalisant cette pratique, a annoncé le parquet vendredi.

"Un médecin de l'hôpital Whittington à Londres est soupçonné d'avoir pratiqué une mutilation génitale sur une patiente qui venait d'accoucher en novembre 2012 et qui avait déjà subi une mutilation antérieure. Il est aussi soupçonné d'avoir pratiqué cette première mutilation", selon un communiqué du parquet.

"J'ai estimé qu'il y avait suffisamment de preuves et qu'il était dans l'intérêt du public de poursuivre Dr Dhanoun Dharmasena pour infraction" à la loi sur les mutilations sexuelles féminines, a déclaré la représentante du parquet Alison Saunders, cité dans un communiqué.

Un autre suspect, Hasan Mohamed, qui ne travaille pas dans le milieu médical et dont le lien avec la patiente n'a pas été précisé, sera poursuivi pour incitation à la mutilation. Les deux hommes doivent comparaître devant un tribunal londonien le 15 avril.

14 ans de prison

Les mutilations sexuelles féminines sont illégales depuis 1985 en Angleterre et au Pays de Galles, mais personne n'avait jusqu'à présent été inculpé.

La loi a été étendue en 2003 aux Britanniques et résidents permanents qui pratiquent ces mutilations ou cherchent à les faire pratiquer à l'étranger, y compris dans les pays où cette coutume est légale.

La peine maximale encourue en Angleterre est de 14 ans de prison.

Les mutilations génitales féminines impliquent toutes les interventions consistant à enlever totalement ou partiellement les organes génitaux externes de la femme pour des raisons culturelles ou religieuses.

Parmi ces mutilations, figurent l'excision (ablation partielle ou totale du clitoris et des petites lèvres, avec ou sans excision des grandes lèvres) et l'infibulation (rétrécissement de l'orifice vaginal par suture).

125 millions de femmes

Elles peuvent provoquer de graves hémorragies et des problèmes urinaires, et par la suite des kystes, des infections, la stérilité, des complications lors de l'accouchement, et accroître le risque de décès du nouveau-né.

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, plus de 125 millions de jeunes filles et de femmes sont victimes de mutilations sexuelles dans 29 pays africains et du Moyen-Orient, où ces pratiques sont concentrées.

De telles interventions, généralement sur des jeunes filles de moins de 15 ans, se sont étendues aux pays occidentaux en raison des flux migratoires.

Selon le ministère britannique de la Santé, environ 66'000 femmes ont subi des mutilations génitales en Angleterre et au Pays de Galles et 23'000 jeunes filles risquent chaque année d'être excisées.

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