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Près de 400 femmes afghanes emprisonnées pour «crimes moraux»

Selon un rapport de l'ONG Human rights watch publié ce mercredi, près de 400 femmes sont emprisonnées en Afghanistan pour des «crimes moraux», notamment pour avoir fui leur ménage ou pour avoir eu des relations extra-conjugales.

28 mars 2012, 17:45
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«Dix ans après la chute des talibans, les abus contre les femmes sont généralisés. C'est une triste ironie de voir que les ressources  relativement faibles du système judiciaires soient utilisées pour  poursuivre et emprisonner des femmes et des filles pour des actions  qui n'auraient jamais du être des crimes», regrette HRW.

L'ONG, dans son rapport, cible deux «crimes moraux» : la «fuite»  du domicile et la «zina», qui en arabe désigne les relations  sexuelles hors mariage.

La fuite, un crime qui d'après HRW, ne figure «nulle part» dans  le code pénal afghan, est généralement provoquée par des mauvais  traitements de la part du mari ou de la belle-famille.

La «zina», un crime «contraire» aux conventions internationales  signées par l'Afghanistan, selon ce texte, est souvent invoqué par  le mari ou la belle-famille pour «se venger» de l'humiliation  infligée par l'épouse, quand bien même aucune relation sexuelle ne  peut être prouvée.

Environ 400 femmes ou filles incarcérées

Environ 400 femmes ou filles sont actuellement incarcérées en  Afghanistan pour ces «crimes moraux», estime Human Right Watch, qui  a recueilli les confessions de 58 d'entre elles.

HRW dénonce une «double injustice dans le système judiciaire  afghan: l'application (de peines) rigoureuse(s) pour des 'crimes  moraux' et simultanément l'utilisation minime de la Loi sur  l'élimination des violences faites aux femmes», votée en 2009.

«Emprisonner des femmes essayant de fuir des abus est un message  clair adressé aux autres: ne fuyez pas une vie domestique dangereuse  et ne recherchez pas d'aide hors de chez vous, parce que quand vous  demandez la protection de la justice vous serez punies», souligne  l'ONG.

Les violences contre les femmes sont bien plus fréquentes dans  les campagnes, où la coutume définit les relations sociales, que  dans les grandes villes, où celles-ci ont vu leur statut évoluer  largement depuis la période talibane, quand elles étaient privées  d'éducation, du droit de travailler ou de sortir seules de chez  elles.




 

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