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Présidentielle française: des joutes tendues entre Sarkozy et Hollande

Le thème du mensonge et de la calomnie a donné lieu à de vifs échanges entre Nicolas Sarkozy et François Hollande mercredi soir lors du traditionnel débat télévisé entre les deux finalistes de l'élection présidentielle en France.

02 mai 2012, 22:55
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"M. Hollande, dois-je considérer que quand vous mentez de façon éhontée, je dois accepter?", a lancé le président sortant au candidat socialiste lors du débat télévisé du second tour de l'élection présidentielle française . "Quand vous dites je suis toujours content, que je ne prends pas mes responsabilités, c'est un mensonge", a-t-il ajouté.

"Donc vous êtes très mécontent de vous, j'ai dû me tromper, j'ai dû faire une erreur, donc je me mets à présenter mes excuses. vous êtes très mécontent de vous", a répliqué François Hollande. "M. Hollande, ce n'est pas le concours de la petite blague", a réagi Nicolas Sarkozy.

Le candidat de l'UMP a repris ces accusations à l'encontre de son adversaire sur la question de la fiscalité. "Aller dire, M. Hollande, qu'il n'y a plus d'impôt sur la fortune, que nous avons fait des cadeaux aux riches, c'est une calomnie, c'est un mensonge", a dit Nicolas Sarkozy à son rival, qui a esquissé un rire.

"Ça vous fait rire !", s'est emporté le président-candidat.

"Oui, parce que là vous ajoutez la calomnie au mensonge, vous n'êtes pas capable de tenir un raisonnement sans être désagréable avec votre interlocuteur. Après, vous dites que vous êtes un président rassembleur (...) et que vous n'acceptez pas l'invective, la mise en cause? Et vous pensez que vous pouvez tout me dire?", lui a répondu François Hollande.Le débat télévisé entre le socialiste François Hollande et le président conservateur Nicolas Sarkozy a débuté mercredi soir par de joutes tendues sur la notion de "rassemblement" et sur la situation économique. Selon le tirage au sort, M. Hollande s'est exprimé en premier.

Rassembler

Chacun des deux hommes, qui se confronteront dimanche au second tour de l'élection, a revendiqué être le plus à même de rassembler les Français.

"Je veux être le président du rassemblement. Les Français ont été opposés les uns aux autres, divisés, je veux les réunir. C'est le sens du changement que je propose", a déclaré d'emblée François Hollande.

"J'ai une preuve de cet esprit de rassemblement: il n'y a jamais eu de violence pendant mon quinquennat", a répliqué Nicolas Sarkozy. "Il y a ceux qui parlent de rassemblement, et ceux qui l'ont fait", a-t-il ajouté.

Puis le président sortant a affirmé que son adversaire ne pouvait être un rassembleur puisqu'il a laissé ses proches l'attaquer, le comparer au financier américain Madoff ou assimiler la forme de certains de ses meetings à ceux de l'Allemagne nazie ou du franquisme. "Monsieur Sarkozy, vous aurez du mal à passer pour une victime", a répondu Hollande avant de dire qu'il condamnait "tous les excès".

Hausse du chômage

Les deux candidats ont ensuite abordé la situation économique, François Hollande passant à l'offensive sur la hausse du chômage pendant le mandat de Nicolas Sarkozy en la comparant avec celle de l'Allemagne. "Notre chômage a augmenté, notre compétitivité s'est dégradée et l'Allemagne fait mieux que nous", a-t-il dit

"L'Allemagne a fait le contraire de la politique que vous proposez aux Français. L'Allemagne a fait la TVA antidélocalisation, elle a fait la règle d'or que vous refusez... Je crains que cet argument ne se retourne violemment contre vous", a rétorqué Nicolas Sarkozy.

"Avec vous, c'est très simple, ce n'est jamais de votre faute", a répondu le candidat socialiste à son adversaire. "Quoi qu'il se passe, vous êtes content". "C'est un mensonge", a alors lancé le président sortant, précisant qu'il répondait à cette dernière affirmation de son adversaire.

Tout a été calculé

Cet unique débat de deux heures et demie était diffusé sur une dizaine de chaînes et devait être suivi par 20 millions de téléspectateurs.

Tout avait été calculé, millimétré: la taille de la table séparant les deux hommes, la température de la pièce, les angles des caméras - pas de plan du nez de Sarkozy de profil ni de la calvitie de Hollande.

Les deux co-organisateurs, la chaîne privée TF1 et la chaîne publique France 2, voulaient un échange qui aille des soucis prioritaires des Français (le pouvoir d'achat et l'emploi) jusqu'à la politique étrangère, en passant par la dette, les questions de société (immigration) et le style de présidence que les deux hommes veulent incarner.

Le candidat socialiste est bien placé avec 28,6% des voix au premier tour contre 27,2% au président sortant. Tous les sondages le donnent nettement vainqueur dimanche avec 53 à 54% des suffrages, même si le président sortant est parvenu à réduire un peu l'écart ces derniers jours.

Il mise gros sur ce match pour rattraper son retard même si, selon les politologues, les débats d'entre deux tours font peu bouger le rapport de forces.

Faire basculer l'élection

Depuis le premier tour, les deux hommes, 57 ans chacun, se sont lancés à la chasse aux électeurs du Front national (FN, extrême droite) dont la candidate Marine Le Pen a réalisé un score historique (près de 18%), s'érigeant en arbitre.

Ce rapport de forces a contraint Nicolas Sarkozy, qui menait déjà une campagne très à droite, à encore radicaliser son discours en matière de sécurité et d'immigration.

François Hollande a cherché à déminer, avant le débat, le sujet sensible de l'immigration. Il a déclaré mercredi matin: "Il n'y a pas trop d'immigrés en situation légale" mais "il y a trop d'immigrés en situation irrégulière".

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