Votre publicité ici avec IMPACT_medias
11

Présidentielle française: Hollande et Sarkozy au second tour

François Hollande et Nicolas Sarkozy arrivent en tête du premier tour. A noter le score historique de Marine Le Pen.

22 avr. 2012, 21:40
François Hollande était à Tulle.

Voici les estimations des instituts de sondage ce dimanche soir.

François Hollande, 28.6%, Nicolas Sarkozy, 26,1% ( selon TNS Sofres/Sopra Group);
François Hollande, 27,7%, Nicolas sarkozy 25,6% (selon l'Ipsos).

Marine Le Pen obtient 18.5% - 19,7%; Jean-Luc Mélenchon, 11,7% -11,60%, François Bayrou, 8.9%-, Eva Joly, 2.1%.-2,3%

Premières réactions

Eva Joly et Jean-Luc Mélanchon ont dès hier soir appelé leurs électeurs à se rassembler derrière la candidature de François Hollande.

"Le 6 mai, sans rien demander en échange, pour battre Sarkozy, je vous demande, a lancé à la tribune Jean-Luc Mélanchon, de ne pas traîner les pieds, comme s'il s'agissait de me faire gagner moi-même l'élection présidentielle".

"C'est nous qui avons les clés du résultat. Je vous appelle en conscience à assumer pleinement cette responsabilité",

Pour Jean-Marie Le Pen, Nicolas Sarkozy a "perdu".Marine Le Pen donnera sa position le 1er mai.

Le candidat socialiste François Hollande a estimé dimanche soir qu'il était "le mieux placé pour devenir le prochain président de la République". Il s'est présenté comme "le candidat du rassemblement pour le changement".

Le président sortant a estimé que "les Français avaient exprimé un vote de crise" témoignant de leurs angoisses. "J'accueillerai tous ceux qui souhaitent se rassembler autour de mon projet, je le ferai sans aucun esprit partisan", a-t-il déclaré. Il a demandé trois débats télévisés avant le second tour.

Sarkozy cumule les handicaps

Pour mettre toutes les chances de son côté, M. Sarkozy comptait arriver en tête, comme en 2007. Au soir du premier tour, il cumule les handicaps. "Hollande devant, c'est un camouflet pour Sarkozy", estime Stéphane Rozès, président de l'institut d'analyse politique Cap.

"Ça va être très compliqué pour lui de réorienter la tendance: il a fait une campagne qui a conduit à renforcer le Front national et il aura du mal à regarder au centre", ajoute-t-il.

Le chef de l'Etat va en effet devoir se livrer à un difficile exercice de grand écart pour convaincre à la fois les électeurs du Front national et ceux du centre.

Récupérer les voix du FN

"L'enjeu, c'est impérativement de récupérer l'électorat du Front national. Mais depuis le début de la campagne, à chaque fois qu'il est allé sur ce terrain, ça n'a pas marché", souligne Gaël Sliman de l'institut BVA.

Le score remarquable de la candidate d'extrême droite témoigne de l'incapacité de Nicolas Sarkozy à siphonner les voix du FN, contrairement à 2007 et malgré un discours de campagne très dur sur l'immigration et la sécurité.

L'avocat Gilbert Collard, président du comité de soutien de Marine Le Pen, a indiqué que la candidate annoncerait, le 1er mai, "la position du FN" pour le second tour. Mais, selon les politologues, Mme Le Pen ne donnera pas de consignes de vote à ses électeurs qui devraient se partager en trois tiers égaux: blanc, Sarkozy, Hollande.

Rallier le centre

Dans le même temps, Nicolas Sarkozy devra séduire l'électorat centriste de François Bayrou (environ 9%), qui revendique incarner une troisième voix et renâcle à donner des consignes de vote.

Troisième homme en 2007, M. Bayrou n'avait pas tranché entre la gauche et la droite. Cette année, il a obstinément refusé de se prononcer avant le premier tour et son ralliement pour un camp ou un autre semble incertain tant son discours est ambivalent. Il se dit "humainement" plus proche de François Hollande mais "programmatiquement" plus proche de Nicolas Sarkozy.

La carte de l'ouverture au centre, voire à la gauche, sera d'autant plus difficile à jouer pour M. Sarkozy que plusieurs personnalités de son propre camp, échaudées par son positionnement très droitier, se sont déjà prononcées pour M. Hollande. Il lui faut dans tous les cas réaxer son discours sur les questions socio-économiques audibles à la fois par l'extrême droite et le centre.

Plus facile pour Hollande

Face à lui, la bataille s'annonce en apparence plus facile pour François Hollande qui devrait bénéficier du report des voix de Jean-Luc Mélenchon, le candidat de la gauche radicale (environ 11%), et des autres petits candidats de la gauche de la gauche.

M. Mélenchon a déjà appelé dimanche soir à battre Sarkozy. "Avec ses voix et celles de Mélenchon, Hollande peut considérer une victoire ample qui lui laisse les mains libres", selon Stéphane Rozès.

Il devrait aussi voir un bon report des suffrages des écologistes (environ 2,2%). Les Verts et leur candidate Eva Joly ont eux aussi annoncé dimanche soir leur ralliement à François Hollande.

Plus globalement, François Hollande devrait continuer de tirer profit de l'impopularité record du président sortant, qui fait ressembler le scrutin à un référendum pour ou contre Nicolas Sarkozy.

Les attaques du sortant contre le favori sur sa personne et son programme n'ont pas fait dévier François Hollande de son cap ni ébranlé son électorat. "Hollande doit continuer sur cette ligne. C'est-à-dire ne pas faire grand-chose", juge M. Grunberg.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias