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Présidentielle française: le conseiller de Sarkozy est issu de l'extrême-droite

Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle 2012, est un ancien journaliste d'extrême-droite.

26 avr. 2012, 07:45
Il est un personnage clé de la présidentielle française. Dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, son conseiller Patrick Buisson est l'homme de sa "droitisation", celui qui l'a convaincu de se présenter, lui le président sortant, comme le "candidat du peuple" contre les élites.

Il est un personnage clé de la présidentielle française. Dans l'ombre de Nicolas Sarkozy, son conseiller Patrick Buisson est l'homme de sa "droitisation", celui qui l'a convaincu de se présenter, lui le président sortant, comme le "candidat du peuple" contre les élites.

Cet ancien journaliste d'extrême-droite de 63 ans, spécialiste des sondages, était déjà l'un des artisans de la victoire de 2007. Cette année encore, il a pris le pas sur le reste de l'entourage du président français, au point de devenir son principal inspirateur, selon la presse.

Après le premier tour de dimanche, qui a vu l'extrême-droite réaliser un score historique, sa ligne l'emporte en vue du second tour le 6 mai. Elle a pourtant échoué dimanche. M. Sarkozy n'a pas réussi à siphonner les voix de Marine Le Pen. Mais il n'a pas le choix, c'est bien aux électeurs du Front national (FN) qu'il doit s'adresser en priorité pour espérer battre François Hollande.

Pas de fonction officielle

M. Buisson, qui n'a pas de fonction officielle dans l'organigramme du président ou même du candidat, suscite la curiosité autant que la controverse. Car c'est un homme venu de la plus pure tradition de l'extrême-droite française qui est aujourd'hui l'éminence grise du président. Mais qui récuse aussi tout virage à droite du candidat Sarkozy.

"Ce concept de 'droitisation' est le plus sûr indice de la confusion mentale qui s'est emparée de certains esprits. Si la droitisation consiste à prendre en compte la souffrance des Français les plus exposés et les plus vulnérables, c'est que les anciennes catégories politiques n'ont plus guère de sens", déclarait-il à la mi-mars au journal "Le Monde".

Il considère que le Parti socialiste est devenu "l'expression des nouvelles classes dominantes", adepte d'une "idéologie du 'transfrontiérisme'" qui serait rejetée par les Français.

Venu de "Minute"

La presse s'intéresse beaucoup à cet homme très discret, dirigeant de la chaîne de télévision Histoire (groupe privé TF1). "Mauvais génie, prodigieux stratège...Mais qui est vraiment Patrick Buisson?", s'interrogeait fin mars le "Figaro Magazine" (droite).

Crâne dégarni et lunettes métalliques, Buisson avait fait ses armes de 1981 à 1987 à "Minute", l'hebdomadaire de l'extrême-droite, où il avait la dent dure contre la gauche du président François Mitterrand.

Dans ce journal, il relatait avec un regard très favorable la percée de Jean-Marie Le Pen, passé à cette époque d'un relatif anonymat aux premiers rôles. L'extrême-droite, grâce à sa fille Marine Le Pen, est aujourd'hui au centre du jeu politique avant le second tour.

Credo sarkozyste

La presse française attribue à M. Buisson beaucoup des trouvailles de la campagne de Nicolas Sarkozy: discours sur l'immigration, suspension de l'accord de libre-circulation de Schengen, recours au référendum pour réformer le système d'assurance-chômage et jusqu'au cri "aidez-moi !" adressé à ses partisans et qui a ponctué chaque meeting du candidat Sarkozy.

Et puis, ce credo devenu presque un slogan électoral, "je veux être le candidat du peuple de France et non celui d'une petite élite", lancé dès l'annonce de sa candidature, mi-février.

"Je veux parler aux petits, je veux parler aux sans-grade, je veux parler aux ruraux qui ne veulent pas mourir, je veux parler aux travailleurs qui ne veulent pas que celui qui ne travaille pas gagne davantage que lui, je veux parler aux petits retraités", a-t-il dit lundi, au lendemain du premier tour.

Les enquêtes d'opinion montrent que M. Sarkozy a besoin de 70 à 75% des électeurs de Marine Le Pen pour gagner.

Les sondages, Patrick Buisson en est un grand spécialiste. Sa société, Publifact, avait conclu avec l'Elysée une convention pour lui en vendre pour 1,5 million d'euros, sans aucun appel d'offres. La Cour des comptes s'était émue de ce mélange des genres, mais la justice n'a pu enquêter, le chef de l'Etat étant protégé par une immunité très large.


 

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