Face à l'abstention qui pourrait favoriser l'extrême droite au second tour de la présidentielle française dimanche, les appels à soutenir le jeune centriste Emmanuel Macron se multiplient à la veille d'un duel télévisé avec sa rivale Marine Le Pen. La candidate du FN a elle été accusée de plagier un discours de François Fillon.
Les sondages donnent actuellement l'avantage à Emmanuel Macron avec environ 60% des intentions de vote contre 40% à sa rivale, mais l'écart entre les deux candidats s'est légèrement resserré ces derniers jours. Beaucoup s'inquiètent du fait que l'abstention finisse par profiter à l'extrême droite. Elle oscillerait entre 22 et 28% dimanche.
"Grossière" tentative de rachat
De son côté, Marine Le Pen ne peut se prévaloir que de très rares soutiens publics. Très offensive depuis son score du premier tour, elle se présente comme la candidate du peuple face au "système", aux "élites", à "l'oligarchie".
Mais c'est un début de polémique qui agitait surtout son entourage depuis 24h. Lundi, au cours d'un meeting, elle a repris sans le citer et presque mot pour mot au moins quatre longs extraits d'un discours du candidat malheureux François Fillon sur l'identité française.
Un "clin d'oeil" aux électeurs de M. Fillon et non du plagiat, a tenté de relativiser le vice-président du FN Louis Aliot, faisant valoir qu'"avec une partie de la droite, on a exactement la même vision de l'identité de la nation et de l'indépendance nationale". Chez Les Républicains (LR), on dénonce une "grossière" tentative d'"acheter" les électeurs.
Mardi, Mme Le Pen repartait toutefois à l'attaque. Avec Emmanuel Macron, "ce n'est pas le renouveau", "c'est le recyclage", a-t-elle ironisé après que son adversaire a entrouvert la porte à Manuel Valls dans sa future majorité en cas d'élection à l'Elysée.
Pour parler de la France, Marine Le Pen est obligée de plagier MOT POUR MOT un discours de Fillon...#Imposture pic.twitter.com/BasTJsgLWf
— Ridicule TV (@RidiculeTV) 1 mai 2017
Les "Insoumis" s'expriment
A gauche, dans le camp des perdants du premier tour, les militants de La France insoumise ont opté aux deux tiers pour le vote blanc ou l'abstention, seuls 35% se prononçant pour un vote Macron, d'après les résultats de la consultation lancée par Jean-Luc Mélenchon sur internet.
M. Mélenchon a également demandé un "geste" à Emmanuel Macron en faveur de ses électeurs. Mais le candidat d'En Marche! lui a opposé une fin de non-recevoir, refusant notamment d'abandonner la réforme du droit du travail qu'il projette de faire adopter par ordonnances.