A 93 ans, le plus vieux détenu de France, Marcel Guillot, comparaît depuis mercredi devant la justice. Il est accusé d'avoir tué par dépit amoureux une femme de 82 ans.
Le vieil homme, communément appelé "Papy Marcel", est apparu hagard dans la salle d'audience, se déplaçant avec difficulté soutenu par des agents pénitentiaires, avant de prendre place sur une chaise à quelques mètres du président en raison de ses problèmes de surdité.
"Il est bien appareillé? Il y a des piles de rechange ?" a demandé le président Patrice Bresciani après avoir adressé plusieurs fois un "bonjour" à l'accusé qui ne semblait rien entendre.
Marcel Guillot est accusé d'avoir tué Nicole El Dib, 82 ans, dont le corps avait été retrouvé le 7 décembre 2011 dans le ruisseau traversant sa propriété, un vaste corps de ferme situé en bordure du village de Saint-Gilles (nord-est). Après cinq mois d'enquête, Marcel Guillot, un ami de la famille de longue date, avait été interpellé.
Sévices d'une rare violence
Confondu par l'analyse ADN de traces de sang retrouvées sur sa montre abandonnée sur la scène de crime, le vieil homme avait reconnu une partie des faits expliquant qu'il avait été humilié par la victime pour qui il avouait avoir "un certain béguin", et qu'il s'était rendu chez elle de nuit pour lui infliger une correction.
"Mon client est prêt à s'expliquer, mais j'espère qu'il pourra comprendre les questions malgré des facultés mentales d'un homme de 93 ans", a expliqué avant le début de l'audience l'avocat de l'accusé, Jean-François Delma.
"Ce n'est pas "Papy Marcel" qu'on juge, mais un homme qui a exécuté Mme El Dib après lui avoir infligé des sévices d'une rare violence", a pour sa part estimé Jean-Marie Jobe, l'avocat des parties civiles.