Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Procès Pistorius: l'acharnement de la défense met un témoin en larme

Au deuxième jour du procès du sud-africain Oscar Pistorius, son avocat a essayé, en vain, de déstabiliser un témoin-clef de l'accusation qui dit avoir entendu des cris terrifiants.

04 mars 2014, 17:28
Oscar Pistorius, center, is escorted out by police officers as he leaves  the high court on the second day of his trial in Pretoria, South Africa, Monday, March 3, 2014. Oscar Pistorius is charged with murder for the shooting death of his girlfriend, Reeva Steenkamp, on Valentines Day in 2013. (AP Photo/Themba Hadebe)

L'avocat du champion paralympique sud-africain Oscar Pistorius s'est attaqué mardi aux témoins-clé de l'accusation: des voisins qui, s'ils n'ont rien vu, ont été réveillés par une dispute et des hurlements de femme la nuit où l'athlète a tué son amie.

Epuisée par quatre heures d'interrogatoire agressif et parfois humiliant mené par l'avocat de Pistorius, le premier témoin, Michelle Burger, une maître de conférences à l'Université de Pretoria dont la maison est à environ 200 mètres du lieu du drame, a craqué et fondu en larmes au deuxième jour du procès pour meurtre du champion.

L'interrogatoire de la défense au 2e jour:

"Quand je suis sous la douche, je revis ses cris!", a-t-elle lâché, après avoir décrit et répété à maintes reprises à la barre, en anglais comme en afrikaans, les hurlements de femme "absolument pétrifiants" entendus la nuit du drame avant quatre coups de feu.

Depuis la veille, Barry Roux, le défenseur de Pistorius, n'a jamais cessé de mettre en doute successivement son honnêteté, celle de son mari, l'ordre dans lequel elle a perçu les cris et les tirs, ou encore sa capacité à distinguer une voix de femme de celle d'un homme qui aurait pu être, selon lui, Pistorius lui-même, au comble de l'anxiété.

Il a lourdement insisté pour savoir si elle savait seulement reconnaître le bruit d'une arme à feu, suggérant qu'elle aurait pu confondre les tirs avec les coups de batte de cricket portés par Pistorius pour défoncer la porte fermée à clé des WC de sa chambre.

Au tour du deuxième témoin

Barry Roux s'est ensuite attaqué au deuxième témoin, une autre voisine, Estelle van der Merwe, tirée du lit elle aussi par du bruit la nuit du drame.

Cette voisine a raconté avoir été interrompue dans son sommeil à 01h58 (00h58 en Suisse) par "des gens qui parlaient fort", trop loin pour comprendre la conversation ou la langue utilisée mais suffisamment fort pour se mettre un oreiller sur la tête et s'inquiéter que cela ne réveille son fils qui avait un contrôle le lendemain à l'école.

"Voix de personnes en colère"

"Ca a duré environ une heure" et ce n'est qu'après qu'elle a entendu quatre bruits d'explosions correspondant aux tirs, a-t-elle dit, certifiant que les voix étaient bien celles de personnes "en colère" ou "fâchées".

"Le fait est que vous n'avez jamais entendu personne se disputer!" cette nuit-là, venait de lui asséner Barry Roux, hautain et intimidant.

La nuit du drame, la première témoin Michelle Burger a cru vivre en direct un cambriolage sanglant chez ses voisins. Un de ces épisodes qui font que les Sud-Africains aisés vivent entre de hauts murs hérissés de clôtures électriques ou possèdent une arme, comme Pistorius.

En ce 14 février 2013, en plein été austral, a-t-elle souligné, elle avait gardé les "fenêtres ouvertes" dans sa chambre à coucher. Il n'y avait "aucun bâtiment" entre son domicile et celui de son illustre voisin qu'elle ne connaissait pas et "le quartier est particulièrement calme, voisin d'une réserve naturelle".

Une question en suspens

Son témoignage a laissé cependant une question en suspens. Outre les cris de femme "à glacer le sang", elle a aussi entendu un homme appeler au secours. "Vous avez entendu un homme crier à l'aide (...) Cela n'a pas de sens qu'un homme sur le point de tuer sa petite amie se mette à crier ainsi", a pointé M. Roux.

Oscar Pistorius, 27 ans, soutient la thèse de la méprise tragique et plaide non coupable. Il affirme qu'il a cru à un cambriolage, et qu'il a tiré sur la porte sans savoir qu'il tirait sur sa petite amie Reeva Steenkamp, 29 ans. Mais si le parquet parvient à prouver qu'il l'a tuée en connaissance de cause, il risque 25 ans de prison. Le procès doit durer jusqu'au 20 mars.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias