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Pussy Riot: demande de libération rejetée

L'appel de Maria Alekhina, une des deux jeunes femmes emprisonnées du groupe contestataire russe Pussy Riot, a été rejeté par le tribunal. Elle restera emprisonnée.

24 juil. 2013, 17:33
Maria Alekhina, center, a member of feminist punk group Pussy Riot is escorted to a court room in Moscow, Russia, Tuesday, July 31, 2012. Three members of the band are facing trial for performing a "punk prayer" against Vladimir Putin from a pulpit of Moscow's main cathedral before Russia's presidential election in March, in which he won a third term. (AP Photo/Mikhail Metzel)

La justice russe a confirmé mercredi le maintien en détention d'une jeune femme du groupe contestataire Pussy Riot, Maria Alekhina. Une centaine de stars mondiales de la musique réclament sa libération ainsi que celle d'une de ses deux compagnes toujours emprisonnée.

Un tribunal de Perm, dans l'Oural, a rejeté la requête de Maria Alekhina. Celle-ci contestait la décision prise en mai par un autre tribunal qui refusé sa demande de libération anticipée après plus d'un an de détention, selon l'agence de presse RIA Novosti.

Maria Alekhina est l'une des trois jeunes femmes des Pussy Riot condamnées l'an passé à deux ans de camp pour une "prière punk" contre Vladimir Poutine dans la cathédrale de Moscou. Leur arrestation et leur condamnation avait suscité un tollé à l'étranger.

La jeune femme n'était pas présente dans la salle du tribunal, bien qu'elle ait été transférée à la veille de l'audience à Perm, à partir du camp de Berezniki, également dans l'Oural, où elle purge sa peine.Le procureur a requis son maintien en détention, expliquant qu'elle continuait de violer le règlement intérieur de la colonie pénitentiaire, d'après RIA Novosti.

Nouveau recours annoncé

L'avocate de Maria Alekhina, Irina Khrounova, a indiqué aussitôt après la décision du tribunal qu'elle allait de nouveau contester cette décision. Elle a expliqé que sa cliente pouvait bénéficier d'une libération anticipée après avoir purgé plus de la moitié de sa peine.

Maria Alekhina, 25 ans, mère d'un enfant en bas âge, a dû suivre les débats au tribunal par vidéoconférence. La séance a été souvent interrompue et émaillée d'incidents techniques."Ce qui se passe aujourd'hui au tribunal chargé du cas d'Alekhina est scandaleux", a réagi sur Twitter le blogueur russe Alexeï Navalny, l'opposant numéro un au président russe Vladimir Poutine.

En mai, Maria Alekhina s'était déjà vu interdire de participer à l'audience du tribunal de Berezniki qui examinait sa première demande de libération anticipée. Elle avait alors observé une grève de la faim pendant onze jours pour protester contre cette décision.

Soutien international

L'examen du recours de Maria Alekhina est intervenu deux jours après l'appel lancé par plus de 100 musiciens de renommée internationale, parmi lesquels Madonna, Adele, Elton John et Bryan Adams, en faveur de sa libération et d'une autre Pussy Riot encore incarcérée, Nadejda Tolokonnikova, 23 ans.

"Tout en comprenant qu'une action de contestation menée dans un lieu de culte puisse choquer, nous demandons aux autorités russes de revoir les sentences très lourdes prononcées, afin que vous puissiez retrouver vos enfants, vos familles et vos vies", ont déclaré les artistes dans une lettre ouverte.

Incarcérée en Mordovie, région située à 640 kilomètres à l'est de Moscou, Nadejda Tolokonnikova, qui a également un enfant en bas âge, s'était vu refuser une demande de libération anticipée fin avril. Son recours contre cette décision doit être examiné vendredi.

Arrêtés en février 2012 après leur performance, les jeunes femmes avaient été condamnées en août à deux ans de camp pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse". Une troisième Pussy Riot condamnée, Ekaterina Samoutsevitch, a bénéficié d'une libération anticipée en octobre, après que sa peine de deux ans a été commuée en sursis.

Société russe divisée

Les Pussy Riot sont devenues depuis un symbole de la protestation contre le régime de M. Poutine, revenu au Kremlin en mai 2012 pour un troisième mandat de président et accusé par l'opposition d'atteintes aux libertés. L'affaire a aussi profondément divisé la société en Russie. Mais, selon les sondages, une majorité juge adéquate la condamnation des jeunes femmes à deux ans de détention.

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