Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Pussy Riot: hospitalisée et privée de visite

Nadejda Tolokonnikova, une des Pussy Riot emprisonnées en Russie est hospitalisée depuis dimanche en raison de sa grève de la faim. Elle est interdite de visite et d'appels téléphoniques.

30 sept. 2013, 12:56
Nadejda Tolokonnikova est emprisonnée dans un camp à 600 km de Moscou.

L'administration pénitentiaire russe a interdit lundi toute visite à Nadejda Tolokonnikova, une des deux Pussy Riot emprisonnées. La jeune femme de 23 ans a été hospitalisée dimanche au septième jour de sa grève de la faim, officiellement en raison de son état de santé.

Alors que la jeune femme entamait lundi sa deuxième semaine de grève de la faim, son époux Piotr Verzilov a indiqué ne pas avoir pu lui rendre visite à l'hôpital.

"Le colonel Oleg Klichkov, directeur de l'établissement médical 21, a dit officiellement qu'il refusait un droit de visite à Nadia"(diminutif de Nadejda), a-t-il déclaré à l'AFP.

"Ils expliquent cela en disant que son état de santé est tellement mauvais qu'elle ne peut pas parler avec ceux qui assurent sa défense, mais seulement avec le personnel", a-t-il ajouté, indiquant que les appels téléphoniques étaient aussi interdits.

Menaces de mort

Le médecin en chef de l'hôpital a indiqué de son côté à l'AFP que Mme Tolokonnikova se trouvait sous perfusion, sans donner d'autres précisions sur son état de santé. "Elle a accepté qu'on lui perfuse des médicaments par intraveineuse", a déclaré Alexandre Pozdniakov, ajoutant ne pas savoir pour l'heure combien de temps la jeune femme resterait à l'hôpital.

Cette ancienne étudiante en philosophie et mère d'une fillette de cinq ans a expliqué avoir commencé sa grève de la faim après avoir été menacée de mort pour avoir dénoncé les conditions de détention dans son camp de travail situé en Mordovie, à 600 kilomètres à l'est de Moscou.

Conditions dignes du Goulag

Dans une lettre transmise à la presse, elle avait fait un récit des conditions au camp de travail n°14, pouvant rappeler des témoignages sur le Goulag soviétique.

Selon elle, les prisonnières sont systématiquement humiliées et réduites à l'état d'"esclavage", forcées de travailler 16 ou 17 heures par jour et privées de sommeil, et doivent vivre dans des conditions d'hygiène élémentaires. Toute incartade, tout relâchement est puni de sanctions et d'humiliations. De nombreux témoignages similaires concernant ce même camp avaient été publiés ces derniers mois dans la presse russe.

Appels à s'alimenter

Plusieurs personnes ont appelé lundi la jeune femme à mettre fin à sa grève de la faim. La présidente du groupe Helsinki de Moscou, l'ex-dissidente soviétique Lioudmila Alexeeva, a souligné sur la radio Echo de Moscou qu'une grève de la faim pouvait avoir "des effets très imprévisibles sur la santé".

Le délégué aux droits de l'homme Vladimir Loukine a de son côté estimé que cette mesure ne mènerait "à rien". "Si Tolokonnikova reste dans ce camp et que quelque chose lui arrive, les conséquences seront néfastes aussi pour la direction du camp", a-t-il mis en garde.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias