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Pyongyang pose ses conditions à un dialogue avec les Etats-Unis

Le dialogue pourrait reprendre entre les ennemis coréens et les Etats-Unis. Le Nord exige cependant que les américains et le Sud stoppe leurs exercices militaires et la levée des sanctions de l'ONU.

18 avr. 2013, 07:43
epa03662718 A photograph provided by the official Korean Central News Agency (KCNA) via Yonhap News Agency (YNA) shows the Democratic People's Republic of Korea's leader, Kim Jong-un (C), visiting a mausoleum for his deceased father and grandfather at the Kumsusan Palace of the Sun in Pyongyang, North Korea, 15 April 2013. North Korea marked the 101st anniversary of state founder Kim Il-Sung's birth on 15 April amid fears of a missile test by the Stalinist state, media reports said. Leader Kim Jong-un went to a mausoleum where the embalmed corpses of his grandfather Kim Il-Sung and his father Kim Jong-Il lie at the Kumsusan Palace of the Sun in Pyongyang, the North's official Korean Central News Agency reported. It was Kim Jong-un's first public appearance since 01 April, South Korean media reports said. There had been widespread speculation that the North would mark the anniversary with the test-launch of a missile.  EPA/KCNA SOUTH KOREA OUT  NO SALES

 La Corée du Nord a posé ses conditions jeudi pour une reprise du dialogue avec Séoul et Washington. Elle exige notamment le retrait des sanctions de l'ONU, ce qui rend peu probable une reprise des négociations mais permet d'apaiser peu à peu la tension sur la péninsule.

"Les demandes de la Corée du Nord sont totalement incompréhensibles. C'est absurde", a réagi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères sud-coréen. "Nous demandons instamment au Nord d'arrêter d'émettre des demandes aussi incompréhensibles et de faire des choix judicieux, comme nous l'y avons encouragé à plusieurs reprises", a-t-il ajouté.

La Commission de défense nationale nord-coréenne a appelé jeudi les Etats-Unis et la Corée du Sud à "prendre une décision résolue". Elle exige notamment le "retrait des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU concoctées pour des raisons grotesques".

Le régime de Pyongyang demande également aux Etats-Unis de s'engager à ne pas menacer la Corée du Nord et à ne pas se livrer à des "pratiques de guerre nucléaire". Elle a également exigé la fin des manoeuvres militaires conjointes conduites par les Etats-Unis et la Corée du Sud dans le sud de la péninsule.

Séoul et Washington conduisent depuis plusieurs semaines leurs manoeuvres militaires conjointes annuelles, ce qui attise comme chaque année la colère de Pyongyang, qui y voit la répétition générale d'une invasion de son territoire.

La tension est remontée

Depuis un troisième essai nucléaire nord-coréen le 12 février, et un nouveau train de sanctions de l'ONU à l'égard de Pyongyang, la tension est remontée en flèche dans la péninsule coréenne.

Les conditions d'une reprise d'une dialogue sont désormais le thème dominant, après plusieurs jours passés dans la crainte d'un nouveau tir de missile par le Nord, aux alentours du 101e anniversaire de la naissance du fondateur du pays, grand-père du dirigeant actuel Kim Jong-Un, le 15 avril.

L'armée nord-coréenne s'est en fait bornée à lancer un ultimatum à Séoul, ajoutant que si le Sud voulait vraiment le dialogue et les négociations, "elle devrait présenter des excuses pour toutes les actions hostiles à la Corée du Nord".

Désir de dialogue

Des analystes notent que le thème du dialogue a peu à peu remplacé ces derniers jours les menaces de frappes nucléaires dans la rhétorique, souvent enflammée, de Pyongyang.

"Je ne crois pas que Pyongyang s'attende à ce que ses conditions soient remplies", déclare Yang Moo-Jin, professeur à l'université des Etudes nord-coréennes à Séoul. "C'est un moyen de montrer sa force au début, dans une lutte acharnée. Mais cela signale qu'au final, il y a un désir de dialogue".

Daniel Pinkston, expert sur la Corée du Nord à l'International Crisis Group (ICG), estime que Pyongyang n'a aucune intention d'assouplir sa position. Pour le Nord, seule vaut sa reconnaissance en tant que puissance nucléaire, un statut dont ne veulent pas entendre parler Washington et ses alliés, selon l'analyste.

Dernières cartouches

"Alors de quoi parleraient-ils", s'interroge-t-il. "Le Nord s'est engagé. Il a brûlé ses dernières cartouches. Toute volte-face ne s'effectuerait qu'à un coût immense pour le régime sur le plan intérieur", a-t-il ajouté. "Nous sommes toujours dans une situation qui mène à une collision. Ça ne va pas bien finir".

La nouvelle présidente de Corée du Sud Park Geun-Hye et le secrétaire d'Etat américain John Kerry ont tous deux souligné récemment qu'une reprise du dialogue ne se ferait que si le Nord "changeait son comportement" et respectait ses obligations internationales, notamment sur son programme nucléaire.

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