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Pyongyang réitère sa menace de guerre nucléaire

Le régime de Pyongyang a de nouveau appelé les pays disposant d'une représentation nationale sur le sol nord coréen à rapatrier leurs ressortissants ce mardi. Le régime communiste a précisé qu'il ne pourrait plus assurer leur sécurité dès le 10 avril.

09 avr. 2013, 15:21
Les Japonais ont installé des missiles Patriots aux alentours de Tokyo pour intercepter une éventuelle frappe de Pyongyang.

La Corée du Nord a brandi à nouveau la menace d'une guerre nucléaire et appelé les étrangers vivant en Corée du Sud à évacuer le pays. Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-Moon juge le niveau des tensions "très dangeureux" et a lancé un appel à l'apaisement.

"Un petit incident pourrait déclencher une situation incontrôlable", a averti M. Ban. Il s'est exprimé devant la presse mardi à Rome, peu après avoir rencontré les autorités politiques italiennes et le nouveau pape François.
 
Engagée depuis le début de l'année dans une surenchère verbale et militaire, la Corée du Nord a mis à exécution mardi une de ses menaces. Elle a retiré ses 53'000 employés du site industriel intercoréen de Kaesong. Situé sur son sol, celui-ci rapporte à Pyongyang 2 milliards de dollars par an (1,86 milliard de francs).
 
Pour Moon Seong-mook, général de brigade à la retraite ayant participé à des négociations militaires avec le Nord, s'ils ferment Kasong "les pertes ne seraient pas minces". Selon lui, "il s'agit juste d'une nouvelle carte qu'ils abattent en vue de négocier avec la Corée du Sud."
 
Deux missiles
 
Pyongyang, qui a récemment installé deux missiles de moyenne portée sur sa côte est, avait annoncé vendredi passé qu'il ne pourrait plus garantir la sécurité des missions diplomatiques dès le 10 avril. Suggérant ainsi l'imminence d'un tir de missile ou d'un essai nucléaire.
 
Aucun des pays possédant une mission à Pyongyang n'a cependant estimé nécessaire d'évacuer son personnel. Ils considèrent ces menaces comme des gesticulations.
 
"Mesures d'évacuation"
 
Le Comité nord-coréen pour la paix en Asie-Pacifique, un organe de propagande, a néanmoins exhorté mardi "toutes les organisations étrangères, les entreprises et les touristes à préparer des mesures d'évacuation". La télévision d'Etat a soigné son effet en interrompant ses programmes pour transmettre cette mise en garde.
 
Elle n'a pas eu plus d'effet que les précédentes déclarations va-t-en-guerre de Pyongyang. Mardi, les Sud-Coréens vaquaient normalement à leurs occupations.
 
Rien ne semble indiquer que l'armée nord-coréenne, forte de 1,2 million d'hommes, se prépare au combat. Les analystes estiment que la rhétorique belliqueuse de Pyongyang vise en partie à asseoir la légitimité de Kim Jong-un, 30 ans, qui a succédé à son père il y a un peu plus d'an.
 
Regain de tension
 
La péninsule coréenne connaît un regain de tension depuis le lancement réussi d'une fusée nord-coréenne en décembre dernier, considéré comme un test de missile balistique. La situation s'est aggravée après un troisième essai nucléaire en février et des manoeuvres militaires conjointes en cours entre les Etats-Unis et la Corée du Sud.
 
Le Japon a indiqué mardi avoir déployé des missiles Patriot dans le centre de Tokyo pour faire face à tout tir qui menacerait l'archipel. L'armée a reçu l'ordre formel d'intercepter d'éventuels missiles.
 
Exigence chinoise
 
La Chine, puissant allié de la Corée du Nord, a mardi une nouvelle fois enjoint Pyongyang d'apaiser les tensions. Pékin explique ne pas vouloir "voir de chaos à sa porte". La Maison Blanche avait auparavant salué les efforts de la Chine et de la Russie.
 
"Nous continuerons d'œuvrer avec nos partenaires chinois, russes et d'autres (pays) pour obtenir de la Corée du Nord qu'elle respecte ses obligations internationales", a déclaré le porte-parole de la présidence américaine lundi.
 
Le numéro deux du Pentagone Ash Carter pense toutefois que la Chine "pourrait jouer un rôle plus important pour influer sur la Corée du Nord". En fin de semaine dernière, Washington a joué l'apaisement en annonçant le report d'un essai de missile en Californie (ouest).
 
L'UE attentive
 
Un haut responsable européen a confié mardi à Bruxelles que l'Union européenne envisageait la possibilité de durcir les sanctions contre la Corée du Nord. Pour autant que Pyongyang continue à faire monter la tension et effectue un nouveau tir de missile ou un essai nucléaire.
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