La montée en puissance de la Russie en Syrie affole les Occidentaux. Mais quel est l’objectif de Vladimir Poutine? Sauver Assad? Défaire les djihadistes de l’Etat islamique? Oui. Mais aussi mettre les deux pieds en Syrie, centre de gravité du Proche-Orient.
Après plus de quatre ans d’une guerre civile marquée par l’émergence de l’Etat islamique (EI) et par l’échec collectif des Occidentaux, des Arabes et de la Russie à régler un conflit qui a fait plus de 240 000 morts et provoqué l’exode de millions de réfugiés, le président russe a pris l’initiative.
A la fin juin, il a d’abord proposé la création d’une grande coalition militaire qui s’appuierait en partie sur l’armée syrienne pour combattre l’EI. Parallèlement, alors que son chef de la diplomatie Sergueï Lavrov tentait de vendre l’idée à ses homologues américain et saoudien, ainsi qu’aux différents groupes d’opposants syriens, le complexe militaro-industriel russe accélérait ses livraisons...