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«Raisons politiques» derrière l'arrestation du Zorro des mers

Fondateur de Sea Shepherd, Paul Watson a été arrêté en Allemagne. Son équipe est sous le choc.

15 mai 2012, 19:26
Les proches du zorro des mers ne comprennent pas.

Sous sa tignasse blanche, il est bourru, têtu, exigeant, mais «tellement gentil», selon ceux qui le côtoient. Ses bateaux battent pavillon noir, un drôle de Jolly Roger muni d’un harpon, et n’hésitent pas à éperonner en mer les navires qui pêchent illégalement. Dimanche, pourtant, c’est lui que la justice allemande a épinglé: Paul Watson, fondateur de la Sea Shepherd Conservation Society, une organisation de défense des océans, a été placé en garde à vue en vue d’une extradition vers le Costa Rica, suite à des faits qui se sont déroulés il y a 10 ans.

"Complètement surréaliste”

«C’est complètement surréaliste», réagit Rebecca Jeanson, vice-présidente de Sea Shepherd Switzerland, qui a son siège à Neuchâtel. «On soupçonne des raisons politiques, mais on ne comprend absolument pas l’attitude de l’Allemagne».

Mercredi matin, Paul Watson sera entendu par le juge, qui va statuer sur la demande d’extradition confirmée ce mardi par le Costa Rica. «Ses avocats sont plutôt pessimistes, ils tablent sur une extradition probable», redoute de son côté Lamya Essemlali, présidente de Sea Shepherd France, qui suit d’heure en heure l’évolution de la situation. «Nous devons l’empêcher à tout prix, car il est évident qu’il n’aura pas droit, au Costa Rica, à un procès équitable».

Une pétition, lancée lundi sur internet par un sympathisant et invitant à écrire à la ministre allemande de la justice, avait déjà réuni 4000 signatures mardi après-midi. La cause des océans recueille d’ailleurs de larges suffrages: l’an dernier, Sea Shepherd et la Swiss Cetacean Society avaient remis à la Confédération une pétition de 15000 signatures pour exiger du Conseil fédéral qu’il renonce à soutenir la chasse commerciale de la baleine. Un combat que continue de mener Rebecca Jeanson et son équipe, en même temps que celui de l’interdiction d’importation des dauphins en Suisse.

«Il a vraiment des c...»

L’affaire qui a entraîné l’arrestation de Paul Watson est quant à elle liée au braconnage d’ailerons de requins: «Il faut savoir que 100 millions de requins sont tués chaque année pour leurs ailerons, une pêche alimentée par des réseaux illégaux», indique Rebecca Jeanson. En 2002, Paul Watson était intervenu auprès d’un navire costaricain qui dirigeait une opération illégale de découpe d’ailerons de requins, à la demande du Costa Rica d’ailleurs. Mais cet Etat a soudain émis, en octobre 2011, un mandat d’arrêt. «Il y a derrière cela d’évidentes raisons politiques», ajoute Lamya Essemlali. «Nous ne comprenons pas l’attitude de l’Allemagne, puisque Interpol ne reconnaît pas la validité de ce mandat, mais cela démontre que notre action dérange».

Une action n’a pourtant jamais abouti à la moindre condamnation de Sea Shepherd ou de son médiatique fondateur, renvoyé de Greenpeace à cause de son penchant pour l’usage de moyens extrêmes, comme l’abordage, l’éperonnage ou même le sabotage de bateaux pêchant illégalement. La flotte de Sea Shepherd comprend plusieurs navires, le dernier en date étant l’ultra-rapide «Brigitte Bardot». L’actrice est d’ailleurs une fervente admiratrice du travail de Paul Watson et de son équipe: «Il prend des risques pour protéger les baleines. Il a vraiment des c… C’est une espèce en voie de disparition», dit-elle. Il y a 35 ans, c’est grâce à la notoriété de Brigitte Bardot que Paul Watson avait réussi à ameuter l’opinion internationale sur le massacre des bébés phoques. 

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