Votre publicité ici avec IMPACT_medias

RDC: le responsable des droits de l'homme de l'ONU expulsé après un rapport critique

Scott Campbell est désormais personnalité non grata en République démocratique du Congo. Le directeur du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme a publié un rapport très crique envers la police de RDC. Il a été expulsé.

20 oct. 2014, 07:39
La mission de l'ONU sur place a confirmé avoir reçu jeudi dernier une demande officielle du gouvernement du président Joseph Kabila exigeant le départ de Scott Campbell.

Le directeur du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme en République démocratique du Congo (RDC) a été expulsé après avoir publié un rapport très critique envers la police, a déclaré dimanche un porte-parole des Nations unies, Carlos Araujo. L'intéressé compte néanmoins retourner à Kinshasa.

La mission de l'ONU sur place a confirmé avoir reçu jeudi dernier une demande officielle du gouvernement du président Joseph Kabila exigeant le départ de Scott Campbell. Celui-ci a quitté le pays vendredi - officiellement "pour des congés prévus de longue date".

"Nous nous attendons à ce qu'il revienne en RDC", a toutefois précisé dimanche dans un courriel Carlos Araujo. Le porte-parole du gouvernement de Kinshasa, Lambert Mende, a déclaré pour sa part que Scott Campbell ne pourra pas revenir dans le pays en tant que directeur du bureau de l'ONU pour les droits de l'homme.

S'il veut revenir à titre personnel, a-t-il ajouté, il faut qu'il s'adresse aux services consulaires de la RDC.

Dans son rapport contesté par le gouvernement, Scott Campbell accuse la police congolaise d'exactions lors d'une opération contre les délinquants de Kinshasa entre novembre 2013 et février 2014. D'après ce document, neuf meurtres et 32 disparitions forcées ont été causées par des bavures policières.

Le texte précisait qu'il s'agissait là uniquement de cas documentés par l'ONU et que le nombre de victimes de l'opération "pourrait être beaucoup plus élevé".

Les autorités congolaises ont estimé en substance que ce document caractérisait la mauvaise foi et l'esprit partisan animant selon elles le travail de M. Campbell. Le ministre de l'Intérieur Richard Muyej l'a accusé de chercher à déstabiliser le gouvernement et l'a déclaré persona non grata.

Intimidation et représailles

Le Haut-Commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme, Zeid Raad Al Hussein, a dénoncé la décision de Kinshasa et précisé que deux autres membres du personnel de l'ONU en RDC avaient été menacés. "C'est inacceptable", a-t-il déclaré dans un communiqué, dénonçant des "actes d'intimidation et de représailles très inquiétants".

Dans un communiqué publié samedi, le chef de la mission de l'ONU au Congo (la Monusco), Martin Kobler, a demandé au gouvernement congolais de "reconsidérer sa décision". "J'exprime ma plus grande confiance à Scott Campbell et dans le travail réalisé par toute son équipe" et "je prends l'entière responsabilité des conclusions et recommandations de leur dernier rapport", a-t-il fait savoir.

Votre publicité ici avec IMPACT_medias