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Regroupement islamiste en Egypte dans un climat très tendu

Une mobilisation islamiste égyptienne s'est opérée samedi en opposition à l'armée, qui a renversé samedi le président Mohamed Morsi, issu de leurs rangs. Les violences qui bouleversent le pays ont fait 37 morts en 24 heures.

06 juil. 2013, 19:13
Les partisans du régime de Mohamed Morsi se sont rassemblés dans la rue pour montrer leur colère face aux dirigeants de l'armée égyptienne.

Les partisans des Frères musulmans se sont à nouveau rassemblés par milliers, notamment aux abords d'une mosquée de Nasr City, un faubourg du nord-est du Caire, qu'ils occupent depuis une dizaine de jours. Ils ont organisé des funérailles pour quatre d'entre eux tués la veille dans une fusillade dans la capitale égyptienne.

Dans ce contexte tendu, le président civil par intérim, le magistrat Adly Mansour, a eu des entretiens avec le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée et nouvel homme fort du pays, qui l'a nommé mercredi.

Mansour a également rencontré diverses personnalités politiques ainsi que le groupe Tamarrod (rébellion). Ce dernier avait organisé d'importantes manifestations contre M. Morsi le 30 juin, et appelle à de nouveaux rassemblements dimanche pour soutenir son éviction.

La puissante confrérie des Frères musulmans a quant à elle demandé à ses partisans de se mobiliser «par millions» jusqu'au retour au pouvoir de M. Morsi.

Hauts dirigeants interrogés

La justice égyptienne a entamé les interrogatoires de plusieurs hauts dirigeants des Frères musulmans dans le cadre d'une enquête pour «incitation au meurtre» de manifestants, a indiqué l'agence officielle Mena.

Celle-ci a précisé que la justice a interrogé samedi Mehdi Akef (ancien Guide suprême de la confrérie), Khairat al-Chater, son actuel numéro 2 arrêté la nuit précédente, Saad al-Katatni, chef du Parti de la liberté et de la justice, vitrine politique des Frères musulmans et Rached Bayoumi, adjoint du Guide.

Trente morts

Sur le terrain, dans le quartier de Manial, sur une île au milieu du Nil, des habitants ont fait état de combats à l'arme automatique et à l'arme blanche, et de tireurs embusqués. Dans divers endroits de la capitale, des barricades et des rues jonchées de pierres et de pneus calcinés témoignaient des violences des accrochages nocturnes.

Les accès à la place Tahrir étaient contrôlés par des anti-Morsi armés de bâtons. Des groupes de manifestants y ont passé la nuit dans un village de tentes.

Vendredi, des affrontements entre pro et anti-Morsi, mais aussi entre pro-Morsi et soldats, ont fait 30 morts et plus d'un millier de blessés, essentiellement au Caire et à Alexandrie (nord), les deux plus grandes villes du pays.

Dans la péninsule instable du Sinaï (nord-est), cinq policiers et un soldat ont été tués dans des attaques menées par des militants islamistes. Samedi, un prêtre chrétien a été tué par des hommes armés non identifiés, selon des sources de sécurité.

Reflétant l'embarras international face à ce coup militaire qui a le soutien d'une importante partie de la population, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a mis en garde contre une politique de «représailles». Les Etats-Unis ont condamné les affrontements meurtriers.

Moubarak «non coupable»

Les opposants à M. Morsi lui reprochaient une volonté d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans et de vouloir instaurer un nouveau régime autoritaire. Ses partisans évoquaient la nécessité de débarrasser le pays d'une bureaucratie hostile et corrompue héritée du règne Moubarak.

Ce dernier, âgé de 85 ans, a comparu lors d'une nouvelle audience de son procès pour corruption et complicité dans le meurtre de manifestants durant la révolte de 2011. Ses avocats ont plaidé non-coupable. Ce procès en appel a ensuite été suspendu jusqu'au 17 août.

Blogueur libéré

Selon l'agence Mena, un blogueur égyptien condamné et emprisonné pour insultes envers le président déchu a été remis en liberté samedi. Il avait été condamné à six mois de prison pour avoir qualifié l'ex-chef de l'Etat de criminel et d'assassin.

Le blogueur reste cependant poursuivi pour incitation à la violence et doit comparaître dimanche devant un tribunal, avec douze autres prévenus, pour ce chef d'inculpation.

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