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Résolution de l'ONU pour l'arrêt de la colonisation israélienne adoptée

Une résolution onusienne qui exige l'arrêt des colonies israéliennes en territoires occupés a été acceptée vendredi soir. Les Etats-Unis se sont abstenus. La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant réalisées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien. Israël rejette cette résolution.

23 déc. 2016, 21:08
Vue sur la colonie juive de l'Ofra en Cisjordanie.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté vendredi une résolution réclamant l'arrêt de la colonisation israélienne des territoires occupés palestiniens. Les Etats-Unis n'ont pas utilisé leur droit de veto et se sont abstenus.

Les 14 autres membres du Conseil de sécurité se sont prononcés en faveur du texte présenté par la Nouvelle-Zélande, la Malaisie, le Venezuela et le Sénégal. Le vote a été accueilli avec des applaudissements.

A l'origine, c'est l'Egypte qui avait proposé le texte. Mais elle avait décidé jeudi de faire marche arrière sous la pression d'Israël et du président élu américain Donald Trump.

Camouflet

Il s'agit d'"un grand camouflet" pour Israël, a réagi Nabil Abou Roudeina, porte-parole de la présidence palestinienne. "Il s'agit d'une condamnation internationale unanime de la colonisation et d'un fort soutien à une solution à deux Etats", a-t-il ajouté. Le ministre israélien de l'énergie Youval Steinitz a pour sa part estimé qu'avec leur abstention, les Etats-Unis avaient "lâché leur allié, leur seul ami au Moyen-Orient".

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a pour sa part indiqué qu'"Israël rejette cette résolution anti-israélienne honteuse des Nations unies et ne s'y conformera pas".

Quant à Donald Trump, il a affirmé dans un tweet que "les choses seront différentes à l'ONU" après son investiture. Durant sa campagne, il avait promis de reconnaître Jérusalem comme "capitale indivisible" d'Israël.

Le texte exhorte Israël à "cesser immédiatement et complètement toute activité de colonisation en territoire palestinien occupé, dont Jérusalem-Est". Sa présentation avait déclenché une offensive diplomatique de la part de l'Etat hébreu qui s'était immédiatement tourné vers son allié américain.

Veto à trente reprises

Jusqu'à présent, Washington a utilisé son droit de veto trente fois pour bloquer des résolutions concernant Israël et les Palestiniens, selon l'organisation Security Council Report. Les Etats-Unis se sont abstenus pour la dernière fois en 2009, à propos d'un appel à un cessez-le-feu à Gaza.

En 2011, ils avaient opposé leur veto à une résolution similaire au projet égyptien. Mais cinq ans plus tard, la position de l'administration de Barack Obama, qui entretient des relations notoirement exécrables avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, faisait l'objet de nombreuses spéculations.

Les israéliens ont finalement réalisé qu'à quelques jours de céder le pouvoir à Donald Trump, l'équipe Obama n'avait pas l'intention de faire usage de son droit de veto. C'est pourquoi, "des responsables israéliens ont pris contact avec des membres de l'équipe de transition de M. Trump pour demander l'aide du président élu", a affirmé vendredi à l'AFP un responsable israélien sous couvert d'anonymat.

Trump téléphone à Sissi

Donald Trump, qui avait déjà plaidé pour un veto américain dans une rare prise de position pour un président élu, a alors appelé le président Sissi, selon un communiqué de la présidence égyptienne.

"Les deux dirigeants se sont mis d'accord sur l'importance de donner à la nouvelle administration américaine (que dirigera M. Trump à partir du 20 janvier) une chance de gérer tous les aspects de la cause palestinienne pour arriver à un accord complet" sur le dossier, d'après ce communiqué.

Le retournement du président égyptien a surpris, mais il fait suite à de nombreuses preuves d'admiration pour M. Trump. Cet ancien officier de l'armée avait renversé son prédécesseur islamiste en 2013, un acte condamné par M. Obama.

Un haut responsable israélien a aussi accusé vendredi Barack Obama et son secrétaire d'Etat John Kerry d'être à l'origine du projet de résolution égyptien. "L'administration américaine a secrètement concocté avec les Palestiniens une résolution anti-israélienne radicale, derrière le dos d'Israël, qui encouragerait le terrorisme et les boycotts", a-t-il déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat.

Frein majeur

La colonisation est vue comme un frein majeur au processus de paix, les constructions israéliennes étant réalisées sur des terres qui pourraient appartenir à un futur Etat palestinien.

Les Nations unies la considèrent comme illégale au regard du droit international et ont appelé à plusieurs reprises Israël à y mettre fin. Malgré cela, des responsables onusiens ont constaté une augmentation des constructions ces derniers mois.

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