Cet appel est intervenu alors que le régime syrien se dit prêt, pour la première fois, à dialoguer avec les rebelles pour mettre fin à la guerre. Cette offre de négociations a toutefois été rejetée par les insurgés tant que le président Bachar al-Assad restera au pouvoir.
"Nous comptons sur l'opposition qui va rencontrer à Rome des représentants de pays occidentaux (...) pour aussi se déclarer en faveur du dialogue (...) et (...) pour donner les noms de ses négociateurs", a dit M. Lavrov. Il a par ailleurs qualifié les discussions avec M. Kerry de "constructives".
M. Kerry avait auparavant dit avoir "confiance" pour pouvoir "trouver des terrains d'entente" avec M. Lavrov lors d'une discussion avec de jeunes Allemands.
Le nouveau patron de la diplomatie américaine a profité de l'étape berlinoise de sa première tournée à l'étranger pour rencontrer M. Lavrov dans un hôtel de la capitale allemande.
Rôle de la Russie
Dernière grande puissance à entretenir des liens étroits avec le régime de Damas auquel elle livre des armes, la Russie a bloqué, avec la Chine, les trois projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre la Syrie.
Washington a fustigé pendant des mois l'intransigeance russe, avant de tempérer ses critiques. Des diplomates américains parlent dorénavant du "rôle crucial" que peut "jouer la Russie (...) pour convaincre le régime (syrien) de la nécessité d'une transition politique".
Le conflit a fait, selon l'ONU, 70'000 tués depuis mars 2011, mais Moscou martèle que c'est au peuple syrien de "décider de son sort, sans intervention extérieure".
Menace de boycott
La Coalition de l'opposition syrienne réclame justement davantage à la communauté internationale et menaçait depuis samedi de boycotter la réunion des "Amis du peuple syrien" à Rome jeudi.
Au terme de deux jours de tractations, le secrétaire d'Etat a réussi à persuader le chef de la Coalition, Ahmed Moaz al-Khatib, de participer à cette rencontre.
Les violences ont fait fuire plus de 150'000 personnes pour le seul mois de février dans les pays voisins, selon un haut responsable de l'ONU.