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Revenu de base: un tel système ne réduirait pas la pauvreté selon l'OCDE

Pour l'OCDE, l'instauration d'un revenu universel de base ne serait pas une solution efficace pour lutter contre la pauvreté. Un tel système pourrait même accroître les difficultés de vie de certaines couches sociales.

24 mai 2017, 07:29
Le revenu de base pourrait avoir des effets pervers, impliquant des gagnants et des perdants, selon l'OCDE.

Un revenu de base, accordé de manière inconditionnelle à tous les individus d'âge actif et neutre pour les finances publiques, ne serait pas un outil efficace pour réduire la pauvreté. Telle est la conclusion de l'OCDE publiée mercredi.

Dans une note intitulée "le revenu de base, que changerait-il?", l'OCDE a étudié pour quatre pays (France, Finlande, Italie et Royaume-Uni) un revenu universel qui serait versé, sans conditions de ressources, à tous les individus d'âge actif ainsi qu'aux mineurs.

D'un coût neutre pour les finances publiques et fixé à "un niveau pertinent" (456 euros/environ 500 francs par mois par adulte jusqu'à 62 ans et 100 euros pour les moins de 18 ans en France), il exigerait un alourdissement de la fiscalité et des réductions des prestations existantes (sociales et familiales).

Inégalités

Ce revenu de base, qui serait lui-même imposable, "modifierait probablement le niveau de vie de vastes pans de la population", faisant des gagnants mais aussi des perdants. En France et en Italie, les préretraités et un grand nombre de chômeurs seraient ainsi perdants.

En France, et dans une moindre mesure en Finlande et au Royaume-Uni, les ménages à revenu intermédiaire, qui ne peuvent pas actuellement prétendre à des prestations sous conditions de ressources, seraient gagnants.

"Si on veut quelque chose de neutre en matière d'effort budgétaire, ça ne sera pas un instrument efficace contre la pauvreté ou les inégalités", a commenté Michaël Forster, en charge des inégalités et de la pauvreté à l'OCDE, interrogé par l'AFP.

Hausse de la pauvreté

Selon le scénario de l'étude, de nombreux ménages à faibles revenus, qui perçoivent actuellement des aides, seraient moins bien lotis. Le taux de pauvreté augmenterait en Finlande, en France et au Royaume-Uni, et resterait inchangé en Italie.

Les débats en cours sur un revenu de base et l'évolution rapide du marché du travail font que le moment est propice à une réflexion sur "le type de protection sociale que veulent les sociétés", souligne l'OCDE.

Parmi les pistes de réflexion figure l'instauration d'un revenu de base d'un montant plus bas, mais qui laisserait inchangée une grande partie des aides existantes, ou encore un dispositif "limité dans le temps" ou mis en place progressivement, par tranches de génération.

Le revenu de base ou "universel", qui fait l'objet d'expérimentations à petite échelle ou de projets dans plusieurs pays, notamment la Finlande, était la proposition-phare du candidat socialiste à la présidentielle, Benoît Hamon.

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