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Risque de botulisme dans des produits laitiers: l'inquiétude se généralise

La société néo-zélandaise Fonterra dément avoir tardé avant de prévenir ses clients de la présence de la bactérie responsable du botulisme dans ses produits. Le premier ministre John Key a critiqué cette attitude bien qu'aucun cas n'ait été identifié. Plusieurs États ont réagi et la panique se généralise.

05 août 2013, 17:37
L'usine Fonterra de New Plymouth.

Le géant néo-zélandais Fonterra a présenté lundi à Pékin ses "profondes excuses" tout en niant avoir tardé à réagir après la découverte dans ses produits laitiers d'une bactérie. Face aux risques et aux craintes des consommateurs chinois et d'autres pays asiatiques, plusieurs Etats ont pris des mesures pour que les lots soient retirés de la vente.

Fonterra a révélé ce week-end que trois lots de petit-lait (lactosérum), utilisé pour la fabrication de laits maternisés et de boissons pour les sportifs, contenaient une bactérie pouvant causer le botulisme, une intoxication susceptible de provoquer la paralysie, voire la mort.

Pour le moment, aucune victime n'est à déplorer, selon Fonterra. Néanmoins, la Chine ainsi que Singapour, la Malaisie, la Russie et l'Arabie Saoudite ont pris des mesures pour que les lots de produits laitiers contenant cette bactérie soient retirés de la vente.

L'autorité chinoise de régulation pharmaceutique et alimentaire a enjoint dimanche trois sociétés agroalimentaires ayant utilisé ces lots de Fonterra de "cesser immédiatement de vendre" et de "rappeler tous les produits" pouvant contenir des éléments incriminés.

Patron de Fonterra à Pékin

Soucieux de rassurer les consommateurs chinois et préserver l'image du groupe dans le pays, où le marché des produits laitiers est en plein essor, le patron de Fonterra s'est déplacé en personne à Pékin.

Theo Spierings a affirmé lundi que sa coopérative avait donné l'alerte dès la confirmation de la contamination. Il répondait au Premier ministre néo-zélandais John Key, qui a souligné "les risques" pris par le groupe, plus grosse coopérative laitière dans le monde en termes de production.

"Je m'étonne qu'en mai 2012, lorsque le petit-lait en question a été produit, (Fonterra) ait remarqué quelque chose lors de tests, mais que cela n'ait manifestement pas été jugé suffisamment inquiétant, puisque l'entreprise a autorisé" les lots à sortir de l'usine, a déclaré M. Key.

Tests supplémentaires nécessaires

De son côté, M. Spierings a affirmé que les premiers signes d'une contamination des lots n'étaient apparus que lors d'analyses réalisées en mars dernier, dix mois après la production, et que des tests supplémentaires avaient été nécessaires pour identifier "la racine" du problème et "la souche exacte" de la bactérie.

"(Les tests) ont confirmé (une contamination) le 31 juillet. Et autant que je me souvienne, nous avons été mis au courant (de ces résultats) ce même jour et, en l'espace de 24 heures, nous avons informé comme il convenait nos consommateurs et le gouvernement néo-zélandais", a insisté le directeur général de Fonterra.

Coca-Cola concerné

M. Spierings a précisé que la coopérative projetait de "tester tous les produits quittant la Nouvelle-Zélande, par mesure de précaution".

Parmi les entreprises visées par les autorités chinoises pour avoir acheté les lots de lactosérum incriminés figurent l'américain Coca-Cola et le groupe chinois Wahaha - dont les processus de fabrication auront tué la bactérie, selon Theo Spierings -, ainsi que le fabricant de lait infantile Dumex, filiale du français Danone.

Dumex a assuré avoir "isolé de toute urgence" les lots concernés encore en sa possession.

Nestlé pas touché

Nestlé, le géant suisse de l'alimentation, a indiqué n'être pas touché par le rappel des lots du groupe néo-zélandais. En Asie, Singapour et la Malaisie ont rappelé "par mesure de précaution" certains des laits infantiles de marques clientes du groupe.

En Russie, les autorités ont annoncé l'interdiction des produits laitiers de Fonterra, tandis qu'en Arabie saoudite un lot de lait maternisé contenant la bactérie a été saisi avant qu'il ne soit distribué sur le marché.

La Chine avait été frappée en 2008 par retentissant scandale du lait frelaté à la mélamine, qui avait tué six enfants et rendu malades 300'000 personnes. L'entreprise chinoise qui le commercialisait était contrôlée en partie par Fonterra.

Méfiance envers les produits chinois

La succession d'affaires ayant terni ces dernières années l'industrie laitière chinoise incite des millions de familles à s'approvisionner en lait maternisé à l'étranger, ou à défaut à acheter les marques étrangères vendues en Chine, de loin le plus gros importateur de produits laitiers dans le monde.

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