Affaibli par l’assassinat au retentissement mondial du journaliste dissident Jamal Khashoggi, le prince héritier saoudien Mohammed Ben Salman sera-t-il contraint de lâcher du lest dans la guerre qu’il a imprudemment déclenchée au Yémen, où ses forces et celles de ses alliés émiriens sont embourbées, depuis trois ans? On pouvait le penser lorsque, mercredi dernier, son parrain américain haussa le ton pour appeler à un cessez-le-feu sous trente jours entre belligérants de ce conflit lointain, où plusieurs dizaines de milliers de civils sont morts dans une quasi-indifférence.
Coup sur coup, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo et Jim Mattis, le patron du Pentagone, exigèrent un arrêt des bombardements saoudo-émiriens sur les positions de leurs ennemis, les rebelles houthistes soutenus par l’Iran, lesquels devaient cesser leurs tirs de missiles sur les territoires saoudien et émirien. Des appels aussitôt relayés par le Royaume-Uni et la France, autres alliés de Riyad et d’Abu Dhabi,...