Borgo Pio, l'un des quartiers les plus visités de Rome, est au coeur de l'attention médiatique ce mercredi. L'artiste italien Mauro Ballotta, avait dessiné sur l'un de ses murs un magnifique grafitti, un peu à la façon de Banksy. Il avait choisi de mettre en scène... le pape François, jouant, en cachette, avec l'un de ses gardes suisses, au jeu du morpion.
Comparso stanotte a Borgo Pio, er Papa che gioca a trisse!! @gioalbarosa @yallama1 @shantivix @RioneTestaccio @roma @RomadaLeggere @roma pic.twitter.com/hiXuKQufQn
— Er Salustro (@poggiamorella60) 19 octobre 2016
Mais les services de la salubrité publique de la ville de Rome se sont empressés d'envoyer des employés pour effacer l'oeuvre.
Già rimosso il #Papa di #Maupal a Borgo Pio. Se in Inghilterra avessero cancellato i murales, #Banksy non sarebbe esistito pic.twitter.com/d200bxhehF
— Federico Zurzolo (@FedericoZurzolo) 19 octobre 2016
Un zèle qui a eu le don d'irriter l'Abbé Dominique Fabien Rimaz, un prêtre d'origine neuchâteloise, actuellement en poste à Fribourg, et particulièrement actif sur les réseaux sociaux et sur la toile en général. Il possède d'ailleurs un blog où il a relayé cette affaire ce mercredi, dans un article intitulé "Rome: faites des graffitis moches et dégueulasses, mais pas des oeuvres d'art!"
Il voyait dans ce dessin "le symbole du "faites l'amour mais pas la guerre", la bannière du pacifisme international, de la culture hippie et de la protestation contre la guerre du Vietnam." Il précise que les commerçants et les touristes ont tenté de dissuader les "effaceurs", en vain.
Pour l'Abbé Rimaz, cet empressement est incompréhensible au vu de l'état déplorable de très nombreux murs de la ville de Rome, "envahie par la laideur" et qui ne fait pas pour autant la "guerre aux graffitis".
Un précédent
Il y a quelques mois, Mauro Ballotta avait déjà représenté le pape François sous les traits d'un superpape, déjà dans ce quartier de Borgo Pio. Le service de presse du Vatican, loin de s'en offusquer, avait même retweeté la photo de l'oeuvre.
We share with you a graffiti found in a Roman street near the #Vatican /
— VaticanCommunication (@SPC_VA) 28 janvier 2014
Les compartimos este graffiti que vimos hoy pic.twitter.com/In76sMJE4v