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Rubygate: Berlusconi acquitté en appel

Condamné en première instance à 7 ans de prison dans l'affaire Ruby, Silvio Berlusconi a été acquitté en appel. Les juges ont estimé qu'Il Cavaliere ne savait pas que la jeune fille avait 17 ans au moment des faits. Même son avocat se dit surpris par la clémence du jugement.

18 juil. 2014, 13:20
Silvio Berlusconi poursuit sa descente aux enfers. Condamné pour fraude fiscale, il s'est exclu volontairement de l'association des "Chevaliers du travail". Ne l'appelez plus jamais "Il Cavaliere"...

L'ex-premier ministre italien Silvio Berlusconi a été acquitté vendredi en appel à Milan pour prostitution de mineure et abus de pouvoir dans l'affaire "Rubygate". Il avait été condamné en première instance à sept ans de prison pour prostitution et abus de pouvoir.

Sur l'abus de pouvoir, les trois jurés de la cour d'appel de Milan ont estimé qu'"il n'y avait pas de délit, faute de preuves". Sur la prostitution, ils ont souligné que "les faits reprochés ne constitu(ai)ent pas un délit". Les motivations des magistrats, qui ont délibéré pendant trois heures avant de décider de cet acquittement, seront publiées dans un délai de trois mois.

"Faits inexistants"

La décision a pris de court nombre de commentateurs italiens. "C'est un arrêt qui va au-delà de nos attentes les plus optimistes", a réagi immédiatement après l'acquittement un des avocats de Silvio Berlusconi, Me Franco Coppi. Selon l'avocat, les juges auraient entendu la défense de l'ex-Cavaliere qui a toujours affirmé ignorer l'âge de Ruby, 17 ans au moment des faits.

Concernant l'abus de pouvoir, Me Coppi a été plus bref: "c'était plus simple (à juger, ndlr.), puisque les faits étaient inexistants".

Vendredis actifs

Le milliardaire était absent à l'audience car il passe tous ses vendredis matins à Cesano Boscone, près de Milan, dans un centre pour personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer où il purge sous forme de travail d'intérêt général (TIG) une peine d'un an de prison pour fraude fiscale (procès Mediaset).

A sa sortie du centre, alors que l'arrêt de la cour était déjà connu, l'ex-Cavaliere n'a pas fait de déclaration à la presse, se contentant de saluer à travers la fenêtre de sa voiture une de ses fans. A cette femme qui lui a lâché "justice est faite", il a répondu "merci, merci", selon les médias italiens.

"Tout le monde d'accord"

Interrogé par la télévision SkyTG24, le sénateur Lucio Malan (Forza Italia, le parti de Berlusconi, ndlr.), a estimé que "cette sentence mettrait tout le monde d'accord" et que désormais, le centre-droit "allait travailler à son unité avec plus de sérénité".

Berlusconi à présent acquitté, il est encore possible que le parquet décide de se pourvoir en cassation, une procédure qui prendra plusieurs mois. Le 11 juillet, l'avocat général de la cour d'appel de Milan, Piero de Petris, avait requis la confirmation de la peine déjà prononcée en première instance, estimant qu'elle était "sévère" mais "incontestable".

Pression et mensonge

Le "Rubygate" première mouture s'était terminé par une condamnation en juin 2013 à sept ans de prison pour M. Berlusconi, 77 ans, et une interdiction à vie de mandat public. Malgré ses démentis, il avait été reconnu coupable d'avoir versé de l'argent en échange de rapports intimes avec "Ruby la voleuse de coeurs", la Marocaine Karima El-Mahgroub, quand elle était mineure.

Il a également été reconnu coupable d'avoir fait pression sur la préfecture de Milan afin qu'elle soit relâchée après un larcin, en affirmant qu'elle était la petite-fille de l'ancien président égyptien Hosni Moubarak, renversé en 2011.

M. Berlusconi est par ailleurs également en cours de jugement pour corruption de sénateur, ainsi qu'au coeur d'une enquête pour corruption de témoins dans le procès Ruby.

Descente aux enfers

L'intérêt médiatique autour de l'ex-Cavaliere s'est peu à peu tari en parallèle de sa descente aux enfers politique. Son expulsion du Sénat en novembre 2013 pour sa condamnation définitive pour fraude fiscale a marqué le début de son déclin ainsi que celui de son parti Forza Italia, tombé à 17% aux récentes élections européennes.

Le magnat vieillissant, descendu pour la première fois dans l'arène politique il y a vingt ans, est désormais éclipsé par le charismatique chef du gouvernement italien, Matteo Renzi, 39 ans.

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