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Russie: deux des Pussy Riot voient leur peine confirmée, la troisième est libérée

Condamnées pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" le 17 août dernier, les trois jeunes femmes des Pussy Riot ont présenté leurs excuses. Elles demandent leur libération. L'une l'a obtenue.

10 oct. 2012, 12:42
Le procès en appel des trois jeunes femmes des Pussy Riot se poursuit ce mercredi à Moscou.

Un tribunal d'appel de Moscou a confirmé mercredi la peine de deux ans de prison infligée à deux membres du groupe punk russe Pussy Riot. Il a toutefois ordonné la libération de la troisième jeune femme.

Jugées coupables de vandalisme motivé par la haine religieuse, Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, et Maria Aliokhina, 24 ans, devront purger une peine de deux années d'enfermement dans un camp pénitentiaire.

Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, qui avait écopé d'une peine identique en première instance et avait récusé ses avocats il y a dix jours, a en revanche vu sa peine suspendue par la cour d'appel.

"Libérer immédiatement" Mme Samoutsevitch, a déclaré la présidente du tribunal. Sa peine est transformée en condamnation avec sursis.

Les trois jeunes femmes du groupe de punk russe Pussy Riot, condamnées en août à deux ans de camp pour une "prière" anti-Poutine dans la cathédrale de Moscou, se sont excusées mercredi à la reprise de leur procès en appel. Elles ont réclamé la liberté.


"Nous n'avons pas voulu offenser les croyants", a déclaré Ekatarina Samoutsevitch, s'exprimant dans une cage en verre au côté des deux autres prévenues. "Si cela a été le cas, nous nous en excusons. Notre action était politique. Je dois répondre de ce que j'ai fait moi-même", a-t-elle ajouté en s'exprimant de manière décontractée, main dans la poche.

"Nous sommes toutes les trois innocentes, nous sommes en prison pour nos opinions politiques", a renchéri Maria Alekhina, qui a réclamé, comme Mme Samoutsevitch, l'annulation du jugement en première instance et la liberté.

La troisième, Nadejda Tolonnikova, a elle aussi déclaré qu'elle était prête à s'excuser si elle a offensé des gens, mais "un repentir est impossible car ce serait reconnaître que notre action était antireligieuse, ce qui n'est pas le cas", a-t-elle dit.

Nom indécent

Maria Alekhina est revenue sur de récentes déclarations du président Vladimir Poutine qui s'était interrogé sur la signification du nom Pussy Riot.

"Le président considère que le nom de notre groupe est indécent, je vais le traduire, c'est 'la révolte des chattes'. Cela n'est pas plus indécent que ses appels à buter ses ennemis jusque dans les chiottes", a déclaré Mme Alekhina sous les rires de la salle et les protestations des juges qui l'ont interrompue.

La prévenue faisait référence à une déclaration faite il y a plusieurs années par M. Poutine concernant les rebelles tchétchènes.

"Nous ne nous tairons pas"

"Si notre condamnation est confirmée en appel et que nous partons dans un camp, nous ne nous tairons pas pour autant, même si on nous envoie en Sibérie ou en Mordovie", a encore déclaré Mme Alekhina.

Nadejda Tolokonnikova, 22 ans, Ekaterina Samoutsevitch, 30 ans, et Maria Alekhina, 24 ans, sont accusées de "hooliganisme" et d'"incitation à la haine religieuse" devant le tribunal municipal de Moscou, pour avoir chanté en février dans la cathédrale du Christ-Sauveur, à deux pas du Kremlin, une "prière punk" demandant à la Sainte Vierge de "chasser Poutine" du pouvoir.

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