Le nombre de décès liés au sida continue à progresser en Russie faute de prévention, a-t-on appris mercredi auprès des autorités russes. En revanche, le nombre de morts dues au virus a nettement reculé à travers le monde.
"Nous avons enregistré l'année dernière 22'000 décès liés au sida, contre 20'000 l'année précédente", a indiqué à l'AFP le chef du Centre fédéral russe de lutte contre le sida, Vadim Pokrovski. "Généralement très mal informés, les Russes ne viennent souvent voir le médecin que quand il est déjà trop tard", a-t-il regretté.
Le pays compte près de 700'000 personnes contaminées, précise M. Pokrovski. Le nombre de séropositifs a presque doublé entre 2006 et 2012, malgré la décision du gouvernement de multiplier par 20 le financement de la lutte contre le sida, reconnue "priorité nationale".
"Les médias russes, qui avaient prêté une grande attention au sida dans les années 1990, alors que le virus était encore quasi inexistant dans le pays, semblent aujourd'hui en être fatigués", d'après M. Pokrovski.
Deux cents cas par jour
Chaque année, entre 70'000 et 80'000 nouvelles infections par le VIH sont enregistrées, soit environ 200 nouveaux cas par jour. La plupart (55%) sont dus à l'usage de drogues, 43% à des contacts hétérosexuels et environ 1% à des relations homosexuelles.
En Russie, où l'homosexualité était considérée à l'époque soviétique comme un crime, puis comme une maladie mentale jusqu'en 1999, "les communautés homosexuelles ont toujours été et sont toujours très fermées, et traditionnellement très bien informées sur ce virus", a expliqué M. Pokrovski.