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Russie: Poutine répond à "l'insolence" des Etats-Unis en réduisant la présence diplomatique américaine

Jeudi, le Sénat américain a approuvé un projet de loi pour de nouvelles sanctions contre la Russie en conséquence de l'ingérence présumée dans la campagne présidentielle. La Russie riposte en annonçant une réduction de la présence diplomatique américaine sur son territoire.

28 juil. 2017, 20:08
Les mesures risquent d'affecter les entreprises européennes et, à long terme, les approvisionnements en gaz russe.

La Russie est passée à la riposte vendredi. Elle a annoncé une prochaine réduction de la présence diplomatique américaine sur son territoire, au lendemain du vote par le Sénat américain de nouvelles sanctions contre Moscou.

Le ministère russe des Affaires étrangères a demandé à Washington de réduire, dès le 1er septembre, à 455 les effectifs du personnel de son ambassade et de ses consulats en Russie. Il a également suspendu l'utilisation par l'ambassade des Etats-Unis d'une résidence en périphérie et de la capitale russe et d'entrepôts.

Une telle réduction revient à ramener le personnel des représentations diplomatiques américaines au même niveau que celui du personnel des représentations russes aux Etats-Unis, a précisé le ministère. Celui-ci se "réserve le droit" de prendre de nouvelles mesures visant "les intérêts" américains.

En visite en Finlande jeudi, Vladimir Poutine avait prévenu que Moscou devrait répondre à "l'insolence" des Etats-Unis. "Nous voyons tout simplement une montée de l'hystérie antirusse", avait-il souligné, ajoutant: "C'est très triste que les relations russo-américaines soient sacrifiées" à des fins de politique intérieure.

Déception

L'ambassadeur américain à Moscou John Tefft "a exprimé sa grande déception et a protesté" après l'annonce de ces mesures, a indiqué à l'AFP une porte-parole de l'ambassade américaine.

La porte-parole a refusé de préciser le nombre de diplomates américains et personnel de service actuellement en Russie. Une source anonyme citée par l'agence Interfax à Moscou a indiqué que la réduction du personnel américain devrait entraîner le départ de plusieurs centaines de personnes.

Décision du président

La Russie a pris ces mesures de rétorsion après le vote du Sénat d'un projet de loi dénoncé par Moscou et critiqué par l'Union européenne. Ce projet risque d'affecter des entreprises européennes et à long terme ses approvisionnements en gaz russe.

Les élus américains veulent en premier lieu infliger des représailles à la Russie après une campagne de désinformation et de piratage attribuée à ce pays pendant l'élection présidentielle américaine de novembre. Le président américain devra décider s'il entérine cette décision, ou s'il oppose son veto.

Cette solution serait de courte durée. Il suffirait en effet au Congrès de revoter le texte à la majorité des deux tiers pour surmonter ce refus. 

 

UE "vigilante"

La Commission européenne a prévenu qu'elle restera vigilante. "Nous avons bien entendu noté que certains éléments, qui nous inquiétaient, ont été pris en compte dans le projet actuel", a indiqué un porte-parole de la Commission, Alexander Winterstein, à Bruxelles. "Bien sûr nous allons regarder attentivement comment cette loi va être appliquée", a-t-il ajouté.

Au centre des inquiétudes figure le projet Nord Stream 2 de construction d'un gazoduc entre la Russie et l'Allemagne via la mer Baltique. Le géant russe Gazprom et cinq groupes européens l'ont développé.

De son côté, Pékin s'est dit hostile aux sanctions "unilatérales". "La Chine s'opposera résolument à toute mesure qui porterait attente à ses intérêts", a martelé un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lu Kang, lors d'un point de presse.

Des entreprises chinoises engagées dans les pays visés, particulièrement la Corée du Nord, dont Pékin reste le principal allié économique et politique, pourraient pâtir des répercussions des sanctions proposées.

 

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